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- Conjoncture bâtiment
Tendances récentes du bâtiment - Juillet 2024
Note de lecture :
Plus l’aiguille se situe dans le rouge, plus l’indicateur connaît une situation défavorable par rapport à sa moyenne de long terme ; à l’opposé, plus l’aiguille se situe dans le vert, plus la situation ressort favorable.
Le contexte général
Au premier trimestre 2024, le PIB en volume progresse modérément de 0,2 %. La consommation des ménages ralentit légèrement à +0,1 % après +0,2 % au trimestre précédent. L’investissement total diminue de nouveau, de 0,4 % après -1,0 % à cause du repli de celui des entreprises (-0,5 % après -1,1 %) et de celui des ménages (-1,4 % après -2,0 %), composé à plus de 80 % de dépenses en logement neuf et en gros entretien, à l’inverse l’investissement reste dynamique côté administrations publiques (+0,6 %). Quant au solde du commerce extérieur, il ressort positif.
Par ailleurs, l’inflation se tasse encore, à 2,1 % en juin 2024 sur un an. Les taux des crédits immobiliers aux particuliers poursuivent leur baisse pour atteindre 3,77 % en moyenne sur avril et mai 2024, hors frais et assurances. En conséquence, la chute de la production de crédits immobiliers dans le neuf ralentit mais reste conséquente à -14,6 % en glissement annuel sur trois mois à fin mai 2024.
Les marchés du bâtiment
La situation du logement neuf reste mauvaise. Les mises en chantier abandonnent encore 7 % en glissement annuel sur trois mois à fin mai 2024 et les permis chutent de 11,4 %. De plus, l’amont de la filière, les ventes dans l’individuel diffus s’effondrent, sur la même période, de 26,8 % et celles des promoteurs à destination des particuliers de 25,9 % en glissement annuel sur le premier trimestre 2024. Seuls leurs ventes en bloc progressent de 33,9 %. Le non résidentiel neuf s’en sort un peu moins mal. Certes, en glissement annuel sur trois mois à fin mai 2024, les surfaces commencées chutent de 10,7 %, seuls les commerces ressortant en territoire positif à +7,1 %. Toutefois, les surfaces autorisées ne baissent plus que de 3,9 % avec même des progressions notables des locaux agricoles (+18,7 %) et des bâtiments administratifs (+4,5 %).
Le ralentissement sur le marché de l’amélioration-entretien se confirme avec une hausse de l’activité en volume limitée à +1,7 % en glissement annuel au premier trimestre 2024, après +2,6 % le trimestre précédent. Comme craint, la réforme trop brutale de MaPrimeRénov’ débouche sur un net tassement de la rénovation énergétique du logement, à +0,6 % après +2,1 % et +3,2 % aux trimestres précédents, que ne compense pas la forte dynamique de celle relative au non résidentiel qui affiche +7,4 %.
Globalement, au premier trimestre 2024, la production dans le bâtiment s’est repliée de 4,6 % en glissement annuel.
L’appareil de production
En glissement annuel au premier trimestre 2024, la baisse de l’emploi salarié s’accentue à -1,3 %, tout comme celle de l’intérim à -7,6 % en équivalent-emplois à temps plein (ETP). Au total, la perte s’établit à 24 700 postes sur cette période, conséquence d’une baisse de 16 200 salariés cumulée à celle de 8 500 intérimaires ETP. L’impact de la crise du neuf et du trou d'air de la rénovation pèsent donc, même si les perspectives d’emploi salarié restent étonnamment positives pour les entreprises de plus de dix de salariés.
En outre, en glissement annuel sur trois mois à fin mai 2024, hors micro-entrepreneurs, les créations d’entreprises dans la construction progressent à +3,8 %, mais les défaillances s’envolent encore de 24,0 %.
Enfin, on relève une petite baisse du taux de marge opérationnelle (corrigé de la rémunération du travail des chefs d’entreprise non salariés) dans la construction au premier trimestre 2024, à 23,3 %. Ce repli pourrait s’amplifier compte tenu des retours terrain reçus de la FFB. Quant aux trésoreries des structures de plus de dix salariés, elles se stabilisent sur le premier trimestre 2024 pour s’afficher un peu au-dessus de leur moyenne de longue période. Mais, là encore, l’entrée en récession du secteur risque d’infléchir la tendance.