Tendances récentes du bâtiment - Juillet 2025

La situation du logement neuf reste contrastée. De fait, les mises en chantier refluent de 3,3 % en glissement annuel sur trois mois à fin mai, pénalisées par le collectif qui chute de 11,7 %. En revanche, les permis accélèrent à + 22,4 %, mouvement porté au premier chef par ce même collectif (+28,7 %) en lien avec le plan de relance d’Action Logement/CDC Habitat. Le non résidentiel neuf peine, quant à lui, à redémarrer. Sur la même période que précédemment, les surfaces commencées se replient encore de 1,2 % et les surfaces autorisées ne progressent que de 3,5 %. L'activité en amélioration entretien reste en baisse de 1,2 % en volume entre les premiers trimestres 2024 et 2025. Dans le même temps, la situation financière des entreprises se dégrade face à la hausse des coûts (+1,4 %) et à la baisse des prix (-1,2 %).
13:2608/07/2025
Rédigé par FFB Nationale

Note de lecture :

plus l’aiguille se situe dans le rouge, plus l’indicateur connaît une situation défavorable par rapport à sa moyenne de long terme ; à l’opposé, plus l’aiguille se situe dans le vert, plus la situation ressort favorable.

 

Le contexte général

 

Au premier trimestre 2025, le PIB ne progresse qu’à peine de 0,1 % en volume. En détail, les dépenses de consommation des ménages fléchissent de 0,2 % alors que l’investissement demeure inchangé, la baisse côté administrations publiques (-0,7 %) se trouvant compensée par la hausse côtés entreprises (+0,2 %) et ménages (+0,1 %). Quant au solde du commerce extérieur, il ressort clairement négatif, du fait d’exportations qui se replient de 1,8 % alors que les importations augmentent de 0,5 %.

 

L’inflation demeure contenue à 0,9 % en juin 2025 sur un an. En outre, les taux des crédits immobiliers aux particuliers atterrissent, s’affichant à 3,09 % en moyenne en avril et mai 2025, hors frais et assurances. Pour autant, la réouverture du marché du crédit immobilier perdure, la production dans le neuf s’envolant de 48,4 % en glissement annuel sur trois mois à fin mai 2025. Cette tendance se poursuivrait avec la réouverture du PTZ neuf dans l'individuel et les zones B2 et C.

 

 

Les marchés du bâtiment

 

La dynamique du logement neuf demeure contrastée. Ainsi, les mises en chantier reculent de 3,3 % en glissement annuel sur trois mois à fin mai 2025, pénalisées par les ponts de mai. Néanmoins, les autorisations accélèrent fortement, à +22,4 % sur la même période, toujours tirées vers le haut par les effets du plan de relance d'Action Logement et CDC Habitat. À l’amont de la filière, les ventes dans l’individuel diffus s’envolent de 40,0 % mais partant de leur plancher historique. En revanche, les ventes des promoteurs aux particuliers se replient encore de 3,6 % entre les premiers trimestres 2024 et 2025, pénalisées par la fin du dispositif Pinel (-41,1 % sur le seul segment des investisseurs personnes physiques).

 

Le non résidentiel neuf peine à se redresser. Les surfaces commencées refluent encore de 1,2 % en glissement annuel sur trois mois à fin mai 2025 et les surfaces autorisées s’affichent en petite hausse de 3,5 %. Les premières continuent d’être pénalisées par les locaux administratifs, puis les bureaux (respectivement -16,0 % et -7,3 %).

 

 

Enfin, la baisse d'activité en amélioration-entretien amorcée fin 2024 s'approfondit à -1,2 % en volume. Elle touche aussi bien le logement (-1,0 %) que le non résidentiel (-1,5 %). Toutefois, ce dernier conserve sa belle dynamique en rénovation énergétique, à +3,3 %, alors que son érosion se confirme dans le logement, à -0,6 %.

 

Globalement, entre les premiers trimestres 2024 et 2025, la production dans le bâtiment poursuit son recul à -9,4 %.

 

 

L’appareil de production

 

En glissement annuel au premier trimestre 2025, la baisse de l’emploi salarié conserve son rythme de repli, à -2,0 %, alors que le recul de l’intérim en équivalent-emplois à temps plein (ETP) se tempère un peu, à -7,8 %. Au total, entre les premiers trimestres 2024 et 2025, la perte atteint 32 800 postes, dont 24 900 salariés.

 

En glissement annuel sur trois mois à fin avril, hors micro-entrepreneurs, les défaillances d’entreprises dans la construction se tassent à +3,0 %. Quant aux créations, elles reculent fortement avec -10,4 % en glissement annuel sur trois mois à fin mai.

 

Enfin, au premier trimestre 2025, un effet de ciseau très pénalisant se met en place. De fait, les coûts dans le bâtiment augmentent de 1,4 % sur un an, tirés par la hausse des salaires, tandis que les prix reculent de 1,2 %. Ces mouvements opposés dégradent la situation financière des entreprises. Si l'opinion des chefs d'entreprises de plus de dix salariés sur leur trésorerie se maintient au niveau de sa moyenne de longue période, la marge opérationnelle dans la construction perd 0,5 point de pourcentage au premier trimestre 2025 sur un an, selon les comptes de la Nation.

 

 

Note statistique : les indicateurs vus précédemment reposent sur des séries de données disponibles depuis 2008 (avec une phase de crise, une phase de reprise, puis le dérèglement long lié au Covid-19) retraitées par la FFB. De fait, pour chaque série, les valeurs extrêmes (supérieures ou inférieures à médiane ± 2 écart-type) sont exclues puis chacune d'entre elles est centrée, réduite et normée pour pouvoir être représentée sur une jauge à douze paliers.

 

Sources : Insee, Observatoire Crédit Logement/CSA, Banque de France, MATTE/CGDD/SDES, CERC, Ministère du travail/Dares, Urssaf

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