Tendances récentes du bâtiment - Octobre 2025

La reprise semble se confirmer dans l’ensemble du neuf, mais elle part de très bas niveaux et demeure fragile. En glissement annuel sur trois mois à fin août, les mises en chantier et permis de logements progressent respectivement de 17,5 % et 28,7 %, l’individuel et le collectif portant tous deux le mouvement. Alors que dans le non résidentiel neuf, les surfaces commencées ressortent dynamiques, à +7,8 % mais les surfaces autorisées continuent de stagner. Enfin, le décrochage de l'activité en amélioration-entretien se poursuit, à -0,9 % en volume entre les deuxièmes trimestres 2024 et 2025. Au global, le recul de la production pour l’ensemble du bâtiment se modère, à -2,8 % à prix constants en glissement annuel au deuxième trimestre.
7:5809/10/2025
Rédigé par FFB Nationale

Note de lecture :

plus l’aiguille se situe dans le rouge, plus l’indicateur connaît une situation défavorable par rapport à sa moyenne de long terme ; à l’opposé, plus l’aiguille se situe dans le vert, plus la situation ressort favorable.

 

Le contexte général

 

Au deuxième trimestre 2025, le PIB accélère à +0,3 % en volume, après +0,1 %. Cette bonne orientation tient avant tout à la contribution de 0,5 % des stocks. Dans le même temps, les dépenses de consommation des ménages n’évoluent pas alors que l’investissement s’effrite encore de 0,1 %, la hausse côté ménages (+0,4 %) ne compensant pas le repli pour les entreprises et les administrations publiques (respectivement -0,2 % et -0,4 %). Par ailleurs, le solde extérieur affiche une contribution négative de 0,3 point de pourcentage.

 

L’inflation augmente légèrement à 1,2 % en septembre 2025 sur un an et les taux des crédits immobiliers aux particuliers restent stables, s’affichant à 3,08 % en moyenne sur juillet et août, hors frais et assurances. Pour autant, le marché du crédit poursuit sa détente. Dans le neuf, la production progresse de 30,0 % sur trois mois à fin août 2025, portée par la réouverture du PTZ (individuel neuf, zones B2-C). Toutefois, cette situation pourrait se durcir, avec l'accélération de la hausse du taux de l'OAT à dix ans depuis l'été.

 

 

Les marchés du bâtiment

 

Partant d'un point particulièrement bas, la construction neuve confirme un redressement qui reste toutefois fragile. Concernant le logement, en glissement annuel sur trois mois à fin août, les mises en chantier et autorisations voient leurs hausses accélérer à respectivement +17,5 % et +28,7 %. Le mouvement s’avère porté par l’individuel comme le collectif. Pour les prochains mois, le premier continuerait sur sa lancée, en lien avec l’envolée de 41,1 % des ventes dans le diffus neuf. En revanche, des inquiétudes émergent concernant le collectif qui subirait le contrecoup du plan de relance 2024 d’Action Logement et CDC Habitat. De fait, les ventes des promoteurs aux investisseurs institutionnels chutent de 25,6 % entre les deuxièmes trimestres 2024 et 2025, sans relais du côté des ventes à particuliers (-8,6 %), pénalisées par l’effondrement de moitié de l’investissement locatif.

 

Le non résidentiel affiche, quant à lui, une timide reprise. Malgré la baisse des bâtiments administratifs, les surfaces commencées augmentent de 7,8 % en cumul de juin à août 2025 par rapport à la même période un an auparavant, mais les surfaces autorisées stagnent (+0,1 %).

 

 

Enfin, la baisse d'activité en amélioration-entretien amorcée fin 2024 reste d'actualité entre les deuxièmes trimestres 2024 et 2025, à -0,9 % en volume. Plus précisément, le logement conserve son rythme de recul (-1,0 %), alors que le repli s'atténue dans le non résidentiel (-0,6 %). Concernant la rénovation énergétique, la situation se dégrade nettement à -1,6 %, emportée par le logement (-2,1 %), alors que le non résidentiel ralentit (+0,5 %).

 

Globalement, entre les deuxièmes trimestres 2024 et 2025, le recul de la production dans le bâtiment se tempère à -2,8 %. Toutefois, l’amorce de reprise espérée s’éloigne.

 

 

L’appareil de production

En glissement annuel au deuxième trimestre 2025, la baisse de l’emploi salarié ralentit légèrement, à -1,7 %, tout comme le recul de l’intérim en équivalent-emplois à temps plein (ETP) à -5,6 %. Au total, entre les deuxièmes trimestres 2024 et 2025, la perte atteint 26 000 postes, dont 20 800 salariés.

 

En glissement annuel sur trois mois à fin juillet, hors micro-entrepreneurs, les défaillances d’entreprises dans la construction poursuivent leur repli à - 4,1 %. Quant aux créations, elles reculent de 6,3 % en glissement annuel sur trois mois à fin août.

 

Enfin, au deuxième trimestre 2025, un effet de ciseau très pénalisant se poursuit. De fait, les coûts de production dans le bâtiment ont augmenté de 1,5 % sur un an, tirés par la hausse des salaires (+2,6 %) tandis que les prix se sont repliés de 1,7 %. Ces mouvements opposés dégradent la situation financière des entreprises, avec un taux de marge opérationnelle abandonnant encore 0,3 point de pourcentage par rapport au deuxième trimestre 2024. Pour autant, l'opinion des chefs d'entreprise de plus de dix salariés sur leur trésorerie se maintient au niveau de sa moyenne de longue période.

 

Note statistique : les indicateurs vus précédemment reposent sur des séries de données disponibles depuis 2008 (avec une phase de crise, une phase de reprise, puis le dérèglement long lié au Covid-19) retraitées par la FFB. De fait, pour chaque série, les valeurs extrêmes (supérieures ou inférieures à médiane ± 2 écart-type) sont exclues puis chacune d'entre elles est centrée, réduite et normée pour pouvoir être représentée sur une jauge à douze paliers.

 

Sources : Insee, Observatoire Crédit Logement/CSA, Banque de France, MATTE/CGDD/SDES, CERC, Ministère du travail/Dares, Urssaf
Pour contacter facilement votre fédération et accéder aux prochaines réunions
Vous n'êtes pas adhérent et vous cherchez une information ?