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- Conjoncture bâtiment
Tendances récentes du bâtiment - Septembre 2025
Note de lecture :
plus l’aiguille se situe dans le rouge, plus l’indicateur connaît une situation défavorable par rapport à sa moyenne de long terme ; à l’opposé, plus l’aiguille se situe dans le vert, plus la situation ressort favorable.
Le contexte général
Au deuxième trimestre 2025, le PIB accélère à +0,3 % en volume, après +0,1 %. Cette bonne orientation tient avant tout à l'augmentation de 0,5 % des stocks. Dans le même temps, les dépenses de consommation des ménages n’évoluent pas alors que l’investissement s’effrite encore de 0,1 %, la hausse côté ménages (+0,4 %) ne compensant pas le repli pour les entreprises et les administrations publiques (respectivement -0,2 % et -0,4 %). Par ailleurs, le solde extérieur affiche une contribution négative de 0,3 point de pourcentage.
L’inflation demeure stable à 0,9 % en août 2025 sur un an et les taux des crédits immobiliers aux particuliers se stabilisent, s’affichant à 3,07 % en moyenne en juillet, hors frais et assurances. Pour autant, le marché du crédit poursuit sa détente. Dans le neuf, la production progresse de 24,5 % sur trois mois à fin juillet 2025, portée par la réouverture du PTZ (individuel neuf, zones B2 et C). Toutefois, cet élan s’essouffle avec la montée des incertitudes et la dégradation du marché de l’emploi.
Les marchés du bâtiment
Partant toutefois d’un niveau très bas, le logement neuf confirme sa reprise. De fait en glissement annuel sur trois mois à fin juillet, les mises en chantier et autorisations accélèrent leur hausse respectivement à +13,1 % et +22,7 %. Le mouvement s’avère porté par l’individuel comme par le collectif. À l’amont de la filière, les ventes dans l’individuel diffus s’envolent de 45,1 % en glissement annuel sur trois mois à fin juin, mais partant de leur plancher historique. En revanche sur la même période, les ventes des promoteurs aux particuliers reculent encore de 8,6 %, pénalisées par la fin du dispositif Pinel.
Le non résidentiel demeure atone, les surfaces commencées et autorisées se stabilisant quasiment (respectivement -0,7 % et +0,8 %) en cumul de mai à juillet 2025 par rapport à la même période un an auparavant. Elles continuent d’être fortement tirées vers le bas par les locaux administratifs et les bureaux.
Enfin, la baisse d'activité en amélioration-entretien amorcée fin 2024 reste d'actualité entre les deuxièmes trimestres 2024 et 2025, à -0,9 % en volume. Plus précisément, le logement conserve son rythme de recul (-1,0 %), alors que le repli s'atténue dans le non résidentiel (-0,6 %). Concernant la rénovation énergétique, la situation se dégrade nettement à -1,6 %, emportée par le logement (-2,1 %), alors que le non résidentiel ralentit (+0,5 %).
Globalement, entre les deuxièmes trimestres 2024 et 2025, le recul de la production dans le bâtiment se tempère un peu à -1,9 %. Toutefois, l’amorce de reprise espérée s’éloigne.
L’appareil de production
En glissement annuel au deuxième trimestre 2025, la baisse de l’emploi salarié ralentit légèrement, à -1,7 %, et le recul de l’intérim en équivalent-emplois à temps plein (ETP) se modère, à -5,6 %. Au total, entre les deuxièmes trimestres 2024 et 2025, la perte atteint 26 000 postes, dont 20 800 salariés.
Entre les deuxièmes trimestres 2024 et 2025, hors micro-entrepreneurs, les défaillances d’entreprises dans la construction amorcent un repli (-2,5 %). Quant aux créations, elles reculent de 7,9 % en glissement annuel sur trois mois à fin juillet.
Enfin, au premier trimestre 2025, un effet de ciseau très pénalisant s’est mis en place. De fait, les coûts de production dans le bâtiment ont augmenté de 1,4 % sur un an, tirés par la hausse des salaires, tandis que les prix se sont repliés de 1,1 %. Ces mouvements opposés dégradent la situation financière des entreprises, avec un taux de marge opérationnelle abandonnant encore 0,3 point de pourcentage par rapport au deuxième trimestre 2024. Pour autant, l'opinion des chefs d'entreprise de plus de dix salariés sur leur trésorerie se maintient au niveau de sa moyenne de longue période à fin juin.