Tendances récentes du bâtiment - Février 2023

L’activité bâtiment ralentit nettement à +1,6 % au quatrième trimestre 2022 sur un an. Toutefois, elle reste bien orientée pour les proche avenir, avec un carnet de commandes moyen de 7,3 mois à fin janvier 2023. Toutefois, la crise à venir du logement neuf se confirme et la situation financière des entreprises demeure fragile.
15:0116/02/2023
Rédigé par FFB Nationale

Le contexte général

 

Au quatrième trimestre 2022, la situation macro-économique se dégrade. Le PIB stagne à +0,1 % en volume, du fait d’un recul des dépenses de consommation des ménages et d’un net ralentissement de l’investissement. L’inflation accélère légèrement en janvier 2022, à 6,0 % sur un an après 5,8 % en décembre. Le taux de chômage se maintient à un faible niveau historique (7,3 % au T3 2022).

Par ailleurs, les taux des crédits immobiliers aux particuliers poursuivent leur remontée à 2,22 % en moyenne au quatrième trimestre 2022, mouvement en partie compensé par l’allongement des durées des prêts au-delà de vingt ans.

Note de lecture :

Plus l’aiguille se situe dans le rouge, plus l’indicateur connaît une situation défavorable par rapport à sa moyenne de long terme ; à l’opposé, plus l’aiguille se situe dans le vert, plus la situation ressort favorable.

Les marchés du bâtiment

 

La crise continue de se préparer dans le logement neuf. De fait, les mises en chantier poursuivent leur repli, à -2,2 % en glissement annuel au quatrième trimestre 2022 et les autorisations plongent de 25,5 % sur la même période, l’effet d’anticipation de la RE2020 ayant disparu.

À l’amont de la filière, les ventes s’effondrent toujours, tant chez les constructeurs de maisons individuelles (-38,2 % en glissement annuel sur trois mois à fin décembre 2022) que chez les promoteurs (-16,8 % entre les troisièmes trimestres 2021 et 2022, pour les ventes aux particuliers).

Dans le non résidentiel neuf, les surfaces commencées reculent de 9,1 % en glissement annuel au quatrième trimestre 2022 alors que les surfaces autorisées progressent de 10,2 % sur la même période, évolution s’expliquant sans doute pour partie par les anticipations liées à la mise en œuvre de la RE2020 au 1er juillet 2022 concernant les bureaux et les bâtiments d’enseignement.

 

 

En amélioration-entretien, l’activité décélère légèrement à +1,7 % en volume au quatrième trimestre 2022 par rapport au quatrième trimestre 2021. Il en va de même de la rénovation énergétique qui enregistre une progression de 1,5 %, après +1,9 % au trimestre précédent .

Au global, l’activité bâtiment ralentit nettement à +1,6 % au quatrième trimestre 2022 sur un an mais reste encore bien orientée pour les prochains mois, avec 7,3 mois de carnets de commandes en moyenne à fin janvier 2023. Cette tendance globale masque toutefois des disparités par métier et par taille d’entreprise. Par exemple, dans le gros œuvre, les carnets de commandes des structures de 51 à 200 salariés connaissent une forte et durable baisse depuis mars 2021, alors que le mouvement ressort inverse pour les 10 à 20 salariés.

 

 

L'appareil de production

 

En glissement annuel au troisième trimestre 2022, la croissance de l’emploi salarié se tasse à +1,0 % alors que l’intérim poursuit sa baisse à -3,4 % en équivalent-emplois à temps plein. Au global, 8 700 postes ont été créés sur cette période, solde d'une hausse de 12 100 salariés et d'un recul de 3 400 intérimaires. Pour les mois à venir, les perspectives d’emploi salarié restent bien orientées chez les plus de dix salariés mais continuent de se tasser chez les artisans .

Entre les quatrièmes trimestres 2021 et 2022, hors micro-entrepreneurs, les créations d’entreprises dans la construction ressortent quasi stables (+0,2 %). Quant aux défaillances, elles s’envolent de 45,9 % sur la même période ; toutefois, le volume d’entreprises concernées reste encore bien en deçà de celui du quatrième trimestre 2019 (-17,3 %).

Au quatrième trimestre 2022, les trésoreries continuent de se tasser chez les plus de dix salariés, alors qu’elles se redressent nettement du côté des artisans. Plus globalement, les trésoreries, toutes tailles d’entreprises confondues, rejoignent leur moyenne de long terme. Pour mémoire, les marges opérationnelles se redressaient un peu au troisième trimestre 2022.

Enfin, les perspectives de prix déclarées par les entreprises de plus de dix salariés s’affichent toujours à niveau élevé, en répercussion des hausses de coûts du début 2023.

 

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