Tendances récentes du bâtiment - Juin 2023

L’activité bâtiment fléchit au premier trimestre 2023, à -0,4 % en volume sur un an, un peu en avance par rapport au scénario envisagé fin 2022. Pour les prochains mois, elle bénéficiera encore de carnets de commandes globalement encore garnis, bien qu'ils s'érodent. Reste que la crise du logement neuf s’amplifie et aura des répercussions sur la solidité de certaines entreprises. Les menaces sur l'emploi se rapprochent donc.
7:5308/06/2023
Rédigé par FFB Nationale

Note de lecture :

Plus l’aiguille se situe dans le rouge, plus l’indicateur connaît une situation défavorable par rapport à sa moyenne de long terme ; à l’opposé, plus l’aiguille se situe dans le vert, plus la situation ressort favorable.

Le contexte général

Au premier trimestre 2023, le PIB progresse légèrement (+0,2 % en volume), du fait de la bonne tenue du commerce extérieur. La demande intérieure souffre de la quasi-stabilisation des dépenses de consommation des ménages et du fléchissement de l’investissement. Quant au taux de chômage, il reste stable à 7,1 %, alors que le taux d'épargne des ménages se maintient globalement à niveau assez élevé (18,3 %). L’inflation ralentit à 5,1 % sur un an en mai 2023 après 6,0 % le mois précédent. Par ailleurs, les taux des crédits immobiliers aux particuliers poursuivent leur remontée à 3,22 % en moyenne sur avril et mai 2023, hors frais et assurances. En conséquence, la production de crédits immobiliers dans le neuf s'effondre de 36,0 % en glissement annuel sur trois mois à fin mai 2023.

 

Les marchés du bâtiment

La crise du logement neuf s’intensifie encore. En glissement annuel sur trois mois à fin avril 2023, l’effondrement des permis se lit toujours au-delà de 30 % et la chute des mises en chantier s’accélère à -16,3 %. À l’amont de la filière, la descente aux enfers des ventes aux particuliers se poursuit, tant chez les constructeurs de maisons individuelles (-36,5 % en glissement annuel sur trois mois à fin avril 2023) que chez les promoteurs (-41,8 % entre les premiers trimestres 2022 et 2023). Quant aux ventes en bloc aux opérateurs HLM ou aux investisseurs institutionnels, leur chute est confirmée (-13,1 % sur cette dernière période).

 

Dans le non résidentiel neuf, les surfaces commencées abandonnent 19,4 % en glissement annuel sur trois mois à fin avril 2023 et tous les segments contribuent à ce mouvement. Quant aux surfaces autorisées, elles diminuent de 9,8 % sur la même période, seuls les hébergements hôteliers s’affichant encore en hausse.

 

L’activité en amélioration-entretien continue de ralentir entre les premiers trimestres 2022 et 2023, à +1,0 % à prix constants, après +1,8 % et +2,3 % sur les trimestres précédents. Il en va de même pour la rénovation énergétique qui affiche une progression, à +1,1 % sur un an après respectivement +1,4 % et +1,9 %.

 

Au global, l’activité bâtiment s’érode de 0,4 % au premier trimestre 2023 sur un an. Elle bénéficiera toutefois encore dans les prochains mois de carnets de commandes à bon niveau, soit 7 mois à fin mai 2023.

 

L’appareil de production

En glissement annuel au premier trimestre 2023, l’emploi salarié ressort quasi-stable à (+0,2 %), alors que l’intérim poursuit sa baisse à -1,5 % en équivalent-emplois à temps plein. Au total, seuls 1 200 postes ont été créés sur cette période, solde d’une hausse de 3 000 salariés et d’un repli de 1 800 intérimaires. À l’horizon de l’été, les intentions d’embauche continuent de se tasser pour les entreprises de plus de dix salariés et basculent en territoire légèrement négatif pour les artisans.

 

En glissement annuel sur trois mois à fin avril 2023, hors micro-entrepreneurs, les créations d’entreprises dans la construction s’affichent en retrait (-8,9 %). Quant aux défaillances, sur la même période, elles s’envolent de 39,7 %. Aussi, le volume d’entreprises concernées ne ressort plus que 8,0 % inférieur à celui relevé avant la crise sanitaire.

 

Au premier trimestre 2023, les trésoreries se redressent un peu du côté des structures de plus de dix salariés et plus franchement chez les artisans, mais l'on relève avant tout une grande instabilité pour ces derniers, qui traduit une certaine fragilité. Par ailleurs, le taux de marge opérationnelle dans la construction défalqué de la rémunération des chefs d'entreprise non salariés reste stable sur un trimestre à 22,9 %, donc très en-deçà des 27,0 % de l'année 2019.

 

Pour les prochains mois, les perspectives de prix déclarées par les entreprises de plus de dix salariés restent globalement haussières, mais de moins en moins fréquemment depuis fin février.

 

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