Tendances récentes du bâtiment - Mai 2023

L’activité bâtiment fléchit au premier trimestre 2023, à -0,3 % en volume sur un an, un peu en avance par rapport au scénario envisagé fin 2022. Toutefois, pour les prochains mois, elle bénéficiera encore d’un carnet de commandes moyen de 7,1 mois à fin avril 2023. Reste que la crise du logement neuf se confirme de plus en plus et, si rien n’est fait, aura des répercussions sur la solidité de certaines entreprises. Les menaces sur l'emploi se rapprochent donc.
8:1104/05/2023
Rédigé par FFB Nationale

Note de lecture :

Plus l’aiguille se situe dans le rouge, plus l’indicateur connaît une situation défavorable par rapport à sa moyenne de long terme ; à l’opposé, plus l’aiguille se situe dans le vert, plus la situation ressort favorable.

Le contexte général

 

Au premier trimestre 2023, le PIB progresse légèrement (+0,2 % en volume), du fait de la bonne tenue du commerce extérieur. La demande intérieure souffre de la stabilisation des dépenses de consommation des ménages et du fléchissement de l’investissement. L’inflation conserve un rythme élevé de 5,9 % sur un an en avril 2023. Par ailleurs, les taux des crédits immobiliers aux particuliers poursuivent leur remontée à 2,84 % en moyenne sur le premier trimestre 2023, hors frais et assurances, alors que les durées des prêts se stabilisent aux environs de 20 ans et demi. En conséquence, la production de crédits immobiliers dans le neuf s'effondre de 40,1 % en glissement annuel sur le premier trimestre 2023.

 

 

Les marchés du bâtiment

 

La crise du logement neuf, annoncée depuis plusieurs trimestres, se renforce. En glissement annuel sur le premier trimestre 2023, l’effondrement des permis s’accélère encore, à -31,0 %, et les mises en chantier commencent véritablement à s’en ressentir, avec une baisse de 12,5 %. À l’amont de la filière, la descente aux enfers des ventes aux particuliers se poursuit, tant chez les constructeurs de maisons individuelles (-30,5 % en glissement annuel sur trois mois à fin mars 2023) que chez les promoteurs (-30,9 % entre les quatrièmes trimestres 2021 et 2022). Quant aux ventes en bloc aux opérateurs HLM ou aux investisseurs institutionnels, leur chute est confirmée (-15,0 % sur cette dernière période).

 

Dans le non résidentiel neuf, les surfaces commencées abandonnent 12,6 % en glissement annuel au premier trimestre 2023 et tous les segments hors hôtellerie contribuent à ce mouvement. Quant aux surfaces autorisées, elles se stabilisent globalement sur la même période, avec des disparités importantes entre segments, seuls les hébergements hôteliers, les bâtiments publics et les bureaux s’affichant en hausse.

 

 

L’activité en amélioration-entretien ralentit encore entre les premiers trimestres 2022 et 2023, à +1,2 % à prix constants, après +1,8 % et +2,3 % sur les trimestres précédents. En revanche, la rénovation énergétique conserve quasiment son rythme de progression, à+1,3 % sur un an.

 

Au global, l’activité bâtiment ploie légèrement, à -0,3 % au premier trimestre 2023 sur un an. Elle bénéficiera toutefois encore pour les prochains mois de carnets de commandes à bon niveau, à 7,1 mois à fin avril 2023.

 


 

L’appareil de production

 

Dans l'attente des chiffres de l'emploi du premier trimestre 2023, les déclarations d’embauche dans la construction (hors intérim) fléchissent de 2,6 % en glissement annuel sur le premier trimestre 2023, sans changement de rythme depuis un an.

 

À l’horizon de l’été, les intentions d’embauche continuent de se tasser pour les entreprises de plus de dix salariés et basculent en territoire légèrement négatif pour les artisans.

 

En glissement annuel au premier trimestre 2023, hors micro-entrepreneurs, les créations d’entreprises dans la construction s’affichent en léger retrait (-5,7 %). Quant aux défaillances, elles s’envolent de 47,0 % sur la même période. Aussi, le volume d’entreprises concernées ne ressort plus que de 3,4 % en deçà de celui relevé avant la crise sanitaire.

 

Au premier trimestre 2023, les trésoreries se redressent un peu du côté des structures de plus de dix salariés et plus franchement chez les artisans, mais l'on relève avant tout une grande instabilité pour ces derniers, qui traduit une certaine fragilité. Pour les prochains mois, les perspectives de prix déclarées par les entreprises de plus de dix salariés restent haussières, mais un peu moins élevées depuis fin février.

 

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