Les véhicules utilitaires

Situé entre le poids lourd et la voiture de tourisme, le véhicule utilitaire est un véhicule de style varié voué à des taches multiples, utilisé régulièrement ou occasionnellement. Aujourd’hui, ils sont indispensables au bon fonctionnement des entreprises.
16:4315/12/2021
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Après plusieurs années difficiles, liées à la conjoncture économique, le marché des véhicules utilitaires neufs est reparti à la hausse en 2016 (+8.1 % et plus de 400 000 véhicules écoulés) dans un marché européen lui aussi en nette hausse (près de 2 millions de VUL vendus en 2016), avec un marché de l’occasion lui aussi dynamique (+2.2 % et plus de 800 000 transactions). Le parc existant en France est estimé à plus de 3 millions de véhicules.

 

Les constructeurs ont profité de ces dernières années pour proposer de nouveaux modèles et ont multiplié les versions, leurs offres et leurs services. De plus, l’application de la norme Euro 6 sur les niveaux de pollution pour les motorisations diesels a amené les constructeurs à adopter de nouveaux moteurs et à mettre en place des systèmes de dépollution plus performants.

 

Les Véhicules Utilitaires Légers, un enjeu clé

 

Les véhicules utilitaires peuvent être des fourgonnettes, véhicules souvent dérivés de véhicules de tourisme, à moins que cela ne soit l’inverse, des fourgons compacts, des fourgons de grande capacité, des châssis cabine avec benne ou bien encore des pickup, cette dernière catégorie rencontrant depuis quelques années un succès grandissant. On trouve des véhicules avec simple cabine ou double cabine.

 

Spécialité française, la fourgonnette est de loin le véhicule utilitaire le plus répandu. Elle offre une polyvalence remarquable avec un encombrement réduit tout en offrant un volume de chargement conséquent. C’est aussi la facilité de conduite d’un véhicule de tourisme avec une consommation mesurée ainsi qu’un prix d’achat très abordable.

 

Lorsque que le poids total autorisé en charge est inférieure ou égal à 3 500 kg, on parle de VUL (pour Véhicule Utilitaire Léger). Contrairement aux poids lourds notamment, ils ne sont soumis à aucun statut particulier et se conduisent avec un simple permis B.

 

Si tout salarié amené à utiliser un véhicule dans le cadre de son activité professionnelle est concerné par le risque routier, les utilisateurs de VUL sont les plus exposés.

 

Les enquêtes menées sur le sujet en témoignent : les VUL en service dans le cadre professionnel et plus spécifiquement dans le BTP font l’objet d’une utilisation plus intensive, l’âge moyen du parc est plutôt élevé (9,3 ans), et le taux d’équipements de sécurité est très disparate et relativement faible, même si l’effet de marché va dans le bon sens. Ces caractéristiques font du VUL un levier d’action primordial dans le cadre de la prévention du risque routier.

 

Le choix d’un VUL

L’argument économique ne doit pas être prioritaire dans l’achat d’un VUL. Le choix du véhicule doit se faire en fonction du métier et des types de matériels et matériaux transportés et des conditions d’utilisation : nombre et type d’occupants, nature des parcours et réseaux empruntés, particularités du climat local, conditions de circulation diurnes ou nocturnes.

 

Il convient notamment de s’assurer de la valeur de la charge utile réelle du modèle sélectionné et d’adapter la première monte pneumatique aux spécificités de l’utilisation envisagé, sachant que l’éclatement des pneus des VUL sur autoroute est trois fois plus fréquent que sur les véhicules particuliers.

 

Au-delà de ses qualités mécaniques et techniques, la facilité du modèle à être équipé d’aménagements intérieurs adaptés à l’activité professionnelle doit être impérativement prise en compte.

Les équipements de sécurité

 

La plupart des constructeurs ont intégré les principaux aménagements de sécurité en série mais il ne faut pas hésiter à investir dans des équipements optionnels.

 

Les équipements indispensables :

  • L’ABS/AFU, système d’aide au freinage d’urgence et d’anti-patinage, qui permet au véhicule de conserver son adhérence à tout moment de la décélération.
  • L’ESP/ESC, ou correcteur de trajectoire, qui garantit une bonne tenue de route particulièrement en cas de mauvaises conditions météo.
  • Les airbags, qui protègent les occupants du véhicule des lésions qu’ils peuvent subir lors d’un choc frontal ou latéral.
  • Le limiteur de vitesse variable (LVV), qui limite automatiquement la vitesse du véhicule en fonction de la programmation effectuée.
  • Le témoin de surcharge homologué et installé par des professionnels, de préférence un système multi-capteurs, qui permet de détecter la mauvaise répartition des charges.
  • Le témoin de pression des pneus (TPMS) qui permet de s’assurer d’un gonflage correct des pneus, le sous gonflage favorisant le risque d’éclatement.

 

Certains modèles sont proposés avec des aides à la conduite, un affichage tête haute, des dispositifs d’alerte de franchissement de ligne, un régulateur de vitesse, une lecture des panneaux de signalisation voire une connexion par Bluetooth au smartphone du conducteur pour recevoir tout conseil de conduite en temps réel.

 

D’autres équipements, en améliorant le confort et en facilitant la conduite, participent indirectement d’une sécurité accrue : le GPS, le lève-vitre électrique, les rétroviseurs supprimant l’angle mort, le thermomètre extérieur, la climatisation, la ventilation fourgon haute et basse, la boîte de vitesse automatique ou encore le radar de recul.

 

 

L’aménagement intérieur

 

L’aménagement de la zone de chargement des VUL est aussi important que les équipements de sécurité pour la prévention du risque routier. À ce titre, il doit être réalisé par un aménageur professionnel, qui peut également être de bon conseil pour le choix définitif du véhicule.

Les fabricants rivalisent d’ingéniosité pour proposer des aménagements intérieurs pour les véhicules utilitaires : protection intérieure, étagères de rangement sur mesure, kits d’aménagement, double-plancher éventuellement pourvu de tiroirs, et ce en utilisant la diversité des matériaux, contreplaqué, acier, ou aluminium , ainsi que des modes de fabrication divers, modules préfabriqués standards ou adapté au type de véhicule.

 

L’éclairage intérieur est désormais assuré par des LED qui consomment beaucoup moins tout en éclairant autant, économisant ainsi sur la charge de la batterie.

 

Un aménagement fonctionnel et sûr doit prendre en compte l’ensemble des besoins en outillage permanent, en matériaux courants et en matériels spécifiques aux interventions effectuées ainsi que la connaissance de la charge utile résiduelle. Il doit être conforme au règlement ECE/R17, pertinent en cas de freinage d’urgence.

 

Une cloison de séparation cabine, conforme à la norme ISO 27956, s’avère indispensable pour éviter la projection de matériaux vers l’avant en cas de collision ou de choc.

 

Un bon arrimage des matériels et matériaux est essentiel pour prévenir tout déplacement de masse longitudinal ou latéral, sachant qu’en cas de collision à 50 km/h, une charge de 30 kilos peut se transformer en projectile d’1,2 tonne. Les points d’ancrage doivent être conformes à la norme ISO 27956 dans la zone de chargement.

 

Côté sureté, la plupart des fabricants proposent des serrures renforcées aussi bien pour les portes arrières que pour la porte latérale, la mise en place de portes arrières supplémentaires à double vantaux ou, pour les portes arrières munies de vitres, des grilles antivol.

 

 

Le chargement

 

Le chargement du VUL doit faire l’objet d’une attention particulière, la surcharge d’un véhicule ayant une incidence directe non seulement sur son comportement routier - temps de freinage allongé, perte d’adhérence entraînant une tenue de route moindre voire un risque de sortie de route - mais aussi sur son usure générale, en particulier celle des pneus, entraînant un risque d’éclatement.

 

Il est impératif de respecter les charges et volumes autorisés par le constructeur, et de s’assurer notamment que le poids cumulé des matériels, matériaux et personnes transportés, des aménagements intérieurs et du réservoir plein est compatible avec la charge utile du VUL.

 

Éviter de surcharger le véhicule permet en outre de réaliser des économies de carburant. Pour une bonne répartition des charges, les éléments les plus lourds doivent être placés en premier et au centre du véhicule, et les plus longs en partie basse. En cas de chargement partiel, il faut mettre les éléments à l’avant.

 

Un rangement adapté des matériels et matériaux permettra d’optimiser le chargement du VUL sans surcharge, tout en assurant un gain d’efficacité et de temps.

 

Les véhicules utilitaires peuvent être équipés de galerie de toit pour le transport des pièces longues, à arrimer avec des sangles et des tendeurs à crochets.

 

Pour le transport des échelles, on trouve des porte-échelles avec un déploiement sur le côté (pour un usage urbain) ou sur l’arrière du véhicule (plus classique), ce qui permet un chargement / chargement « sans effort ».

Certains fabricants d’équipement proposent des hayons intérieurs compacts ou des potences intérieures pour charger / décharger facilement des bouteilles de gaz de 30 kg.

 

D’autres proposent la réalisation de mini-établis dans le véhicule.

 

Enfin, certains accessoires peuvent compléter utilement l’équipement du VUL : gilets haute visibilité (équipements obligatoires), raclette et chiffon, trousse de secours, extincteur, triangle de pré-signalisation, lampe torche.

 

L’utilisation et la maintenance

 

Il incombe à l’entreprise de définir et formaliser les règles de mise à disposition, d’entretien et de maintenance du VUL, sauf dans le cas des locations longue durée pour les deux derniers points.

 

Les prescriptions d’entretien courant et périodique et les types et la périodicité des contrôles à effectuer ainsi que la répartition de ces tâches doivent être précisés.

 

La mise à disposition d’un carnet de suivi pour chaque véhicule permet de fournir une information actualisée sur son état, notamment quand il change souvent d’utilisateurs. Il garantit également la transparence en matière de responsabilité de chacun, le Code de la route considérant le conducteur comme premier responsable de l’état du véhicule dans lequel il a pris place. On y consigne :

  • Les défauts apparents.
  • Les procédures de réparations et d’entretien effectuées avec la date.
  • Tout événement significatif survenu dans l’utilisation du véhicule.

 

Prévention du risque routier

 

Rappelons que le risque routier fait partie intégrante des risques professionnels; à ce titre il doit donc être pris en compte dans le cadre du Document Unique instauré par le décret n° 2001/1016 du 5 novembre 2001. C’est au chef d’établissement d’identifier l’existence de ce risque et d’en procéder à l’évaluation.

 

L’OPPBTP met en place un vaste dispositif d’outils en faveur de la prévention routière à destination des conducteurs et des chefs d’entreprises du BTP avec un module de sensibilisation « maîtriser le risque routier », une formation pédagogique, une documentation et des vidéos pratiques à télécharger gratuitement.

 

En plus d’une image positive de l’entreprise, la participation à cette prévention permet de bénéficier d’un retour sur investissement généralement inférieur à trois ans avec une diminution de 20 à 50 % du nombre d’accidents, selon les chiffres de la Sécurité Sociale.

 

Pour en savoir plus, connectez-vous sur www.preventionbtp.fr et retrouvez le dossier « risque routier ».

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