L’amiante, un gros dossier

 

Minéral aux qualités nombreuses mais hautement cancérigène, l’amiante continue à tuer chaque année. Le désamiantage est aujourd’hui une spécialité, un sujet sur lequel nous éclaire Sébastien Pédoussaut, il dirige la société Désamiantage Pyrénées

6:2615/06/2021
Rédigé par

De quoi parle-t-on ?

“L’amiante est une roche que l’on trouve notamment en Corse ou au Canada à l’état naturel. C’est un matériau peu onéreux et qui, du fait de ses qualités nombreuses, a été massivement utilisé pendant des décennies : c’est un coupe-feu, solide qui tient dans le temps, mais, il y a un gros MAIS, c’est fortement cancérigène. 

La fibre amiante, qui est dans la roche (silicate naturel), ressemble à un petit hameçon et quand on la respire, ce petit hameçon va s’accrocher aux poumons et ne peut plus en ressortir. Si on inhale trop de fibres amiantées, on peut développer des maladies pulmonaires 20 ou 30 ans plus tard, des cancers du poumon notamment.” De nombreux décès sont en France chaque année, imputés à une exposition prolongée à l’amiante, et des dizaines de milliers d’autres sont encore attendus jusqu’en 2050. Et pourtant, on ne pose plus d’amiante depuis 1997.


 

Où se cache l’amiante ?

“Il peut y en avoir dans des dalles type dalles PVC, dans des conduites souterraines, dans la colle des faïences, dans le plafond (joints, placo, flocage), dans les murs sous forme de plaques planes par exemple… Dans ce cas, seul un prélèvement peut déterminer sa présence, c’est ce qu’on appelle un diagnostic avant travaux. Et l’amiante peut également être visible, sous forme de fibrociments, sur les toitures, certaines conduites. Ce qui est fou c’est que dans les maisons construites entre 1900 et 1950, il y en a très peu. Mais en revanche de 1955 à 1997, là on en a mis partout. Et pour les maisons construites après 1997, en théorie il n’y en a plus. Mais attention quand même jusqu’en 2000.”


Comment s’organise le travail de dépollution ?

“C’est un travail qui est extrêmement réglementé et encadré en termes de sécurité. Ce qui est de mieux en mieux compris par les maîtres d'œuvre, même si on croise encore quelques réfractaires. Il faut dire qu’on est passé du “rien” au “tout” dans ce domaine. Pendant des décennies, on a mis de l’amiante partout sans prendre aucune précaution ; et maintenant, quand on arrive sur site pour désamianter, ça ressemble à la caravane du cirque Pinder. On doit s’équiper de scaphandres hermétiques, de masques, on travaille a minima avec une ventilation assistée, mais parfois aussi il faut déployer l’adduction d’air, donc de longs tuyaux qui nous approvisionnent en air depuis l’extérieur du chantier. C’est un dispositif lourd mais nécessaire. Et nos modes opératoires vont différer selon le matériau à déposer. Plus on risque d’émettre de la fibre volatile, plus on se protège.”


Que deviennent les déchets amiantés ?

Malheureusement le seul moyen qu’on a trouvé, c’est d’enfouir. On envoie le plus souvent nos déchets sur Lannemezan ou Nîmes. Les procédés sont très sécurisés. Mais c’est tout de même une façon de déplacer le problème. Il y a une autre solution, mais avec un coût multiplié par 10, c’est de brûler l’amiante avec la technologie de la torche à plasma. On parle de traitement par vitrification. C'est un procédé de pointe que tout le monde ne peut pas se payer.”


 

Qui sont vos clients ?

“La dépollution, le désamiantage, ça a un coût. Et même si le très gros de notre chiffre d'affaires provient des grands groupes et des marchés publics type lycées, collèges, écoles, nous répondons aussi à des demandes de particuliers. Nous sommes 16 dans l’entreprise aujourd’hui, ce qui représente 3 à 4 équipes opérationnelles. Nous pouvons intervenir en extérieur, en intérieur, mais également sur les terrains amiantifères et les sites industriels. On intervient dans les centrales nucléaires par exemple. Notre niveau de qualification nous permet d’intervenir sur tous types de chantiers, certains durent plusieurs années et d’autres quelques heures.” 


À noter :

Une formation pour la Prévention des risques liés à l’amiante (sous-section 4) est proposée par la FBTP de l’Ariège. Elle est recommandée (a minima) par la Fédération à toutes les entreprises faisant de la rénovation, et participe à la sécurité des salariés. Pour plus d’informations, contactez Laetitia Danès :

Téléphone : 05 61 01 77 02

Mail : [email protected]


Pour contacter Désamiantage Pyrénées :

285B rue Latécoère

Parc Artisanal Delta Sud

09120 Varilhes. 

Téléphone : 05 61 69 06 71

Site internet : https://www.desamiantage-pyrenees.fr/

Contenu réservé aux adhérents FFB

  • Profitez aussi de conseils et de soutien

    Des services de qualité, de proximité, avec des experts du Bâtiment qui connaissent vos enjeux métier et vous accompagnent dans votre quotidien d'entrepreneur.

  • Intégrez un réseau de 50 000 entreprises

    La FFB est fière de représenter toutes les entreprises du bâtiment, les 2/3 de nos adhérent(e)s sont des entreprises artisanales.

  • Bénéficiez des dernières informations

    Recevez Bâtiment actualité 2 fois par mois pour anticiper et formez-vous aux évolutions des métiers ou de la législation.

Pour contacter facilement votre fédération et accéder aux prochaines réunions
Vous n'êtes pas adhérent et vous cherchez une information ?