Difficultés financières de l'entreprise : mieux vaut prévenir que guérir

La pandémie de Covid-19 s’associe à une crise économique. Malgré une série de mesures destinées à faire face à ces difficultés (report de charges fiscales et sociales, chômage partiel, fonds de solidarité, prêt garanti par l’État, aides financières…), cela ne sera pas toujours suffisant pour éviter la défaillance de certaines entreprises. Vous constatez une tension dans le flux de votre trésorerie ? Il faut réagir ! Des organisations, dont bien sûr la FFB, sont là pour vous accompagner ; des mesures de prévention existent, telles le mandat ad hoc ou la conciliation, pour vous permettre de surmonter ces difficultés. Éclairage sur les moyens à votre disposition.
7:2730/12/2020
Rédigé par FFB Nationale
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Batiment Actualité Numéro 18 | Décembre 2020

Que ce soit le confinement et l’impossibilité de travailler, la maladie affectant salariés et clientèle ou la diminution de la commande de travaux émanant des clients publics ou privés, les entreprises ont subi de plein fouet les effets de la pandémie de Covid-19.

 

Certes, le gouvernement, conscient de l’impact de la crise sanitaire sur les finances et la survie des entreprises, a pris un certain nombre de mesures de soutien (report de charges fiscales et sociales, fonds de solidarité, prêt garanti par l’État) à leur égard.

 

Si, dans un premier temps, tout cela a été bénéfique, il n’en reste pas moins qu’en cette fin d’année nombre d’entre elles voient déjà leurs carnets de commandes s’amenuiser pour le début de l’année prochaine.

Les trésoreries fondent et les craintes de défaillance sont de plus en plus présentes aujourd’hui.

 

Plus ces difficultés seront détectées à temps, plus l’entreprise aura les moyens de les surmonter. Des signaux existent pour aider les chefs d’entreprise à prendre conscience des premières fragilités.

 

Prendre conscience des problèmes rencontrés

 

Le tableau de bord, composé d’indicateurs économiques (encaissements, achats de matériaux, charges…) ; physiques (qualité des services, traitement des commandes, logistique) ; humains ; chantiers… pas plus de 10 indicateurs, met en évidence les écarts entre les prévisions et le niveau d’activité réel de votre entreprise.

 

Il vous alerte en cas de problèmes (marge trop faible, dépenses trop importantes, besoins de trésorerie en augmentation…).

 

Le plan de trésorerie vous permet de mesurer les écarts entre les prévisions et les réalisations. Un solde cumulé négatif donnera une alerte et plusieurs actions seront alors possibles.

Le plan de trésorerie est à la fois un document de pilotage interne et un document de présentation dans le cadre d’un business plan, de négociation avec votre banquier, par exemple.

 

Si vous notez des changements en matière de performances économiques, des fluctuations financières, il est important de réagir vite.

L’histoire montre que les entrepreneurs qui ont surmonté les crises sont ceux qui étaient dotés d’un tableau de bord fiable et qui ont su prendre conseil à temps.

 

Ne pas se voiler la face pour améliorer la situation de l’entreprise

 

Vous ne devez pas prendre à la légère les situations qui vous alertent. Penser « ce n’est pas si grave » est à exclure ; si vous rencontrez des problèmes, les minimiser ne fera que les accentuer.

 

Savoir demander de l’aide

 

Il est important que vous ne restiez pas isolé face aux difficultés de votre entreprise.

 

Il est essentiel de vous appuyer sur l’aide de professionnels et sur leur analyse méticuleuse de votre situation tant financière que comptable pour identifier les problèmes et les résoudre. Des lieux existent pour évoquer les difficultés que l’on pressent, mettre en place des moyens d’enrayer la spirale et éviter le dépôt de bilan.

 

Les organisations professionnelles – et la FFB en particulier – sont là pour vous accompagner (cf. tableau ci-dessous).

 

N’ayez pas peur du tribunal de commerce

 

Dans chaque tribunal de commerce se trouve un juge délégué à la prévention des difficultés des entreprises.

Il est là pour vous aider en toute confidentialité et vous orienter pour prendre les bonnes décisions afin de remédier à la situation avant que celle-ci ne se dégrade et que tout redressement devienne impossible.

 

Les tribunaux de commerce ont révélé dès le début de la crise sanitaire leur capacité à remplir leur rôle de prévention.

En continuant, par tous moyens, à recevoir les dirigeants, les écouter et à promouvoir des solutions d’anticipation, ils permettent d’enrayer les défaillances des entreprises.

 

Le constat est unanime : seules les solutions de prévention sont efficaces : le mandat ad hoc et la conciliation.

 

Utiliser les procédures de règlement à l’amiable à votre disposition

 

Le mandat ad hoc

Votre entreprise rencontre des difficultés, vous souhaitez les régler rapidement, mais vous ne souhaitez pas que cela se sache ?

Le mandat ad hoc est l’une des procédures amiables que vous pouvez utiliser.

 

Il a pour objectif de résoudre le plus en amont possible les difficultés juridiques, économiques ou financières que rencontre l’entreprise.

 

Né de la pratique, le mandat ad hoc est une demande adressée par le chef d’entreprise au président du tribunal. Ultraconfidentielle, l’audition avec le juge vous permet de voir désigner le mandataire de votre choix. Celui-ci vous accompagnera dans vos négociations avec vos principaux créanciers et partenaires pour mettre en place accords, rééchelonnements ou remises.

 

La durée du mandat n’est pas figée et présente l’avantage de la souplesse.

Autre avantage, loin d’être négligeable, les accords bénéficient aux cautions personnes physiques.

 

Par ailleurs, il est important de souligner que, durant le mandat, le dirigeant continue de gérer seul son entreprise.

 

La conciliation

 

Comme le mandat ad hoc, la procédure de conciliation a pour objet de rechercher un accord amiable avec vos créanciers ou partenaires.

 

Cette procédure est également à l’initiative du chef d’entreprise et confidentielle.

 

À l’issue d’une audition devant le juge, lors de laquelle vous pouvez être accompagné par toute personne de votre choix, un conciliateur est désigné. Vous pouvez suggérer le nom d’un conciliateur de justice dont vous connaissez les compétences.

 

Le conciliateur a pour mission de favoriser la conclusion d’un accord entre vous et vos principaux créanciers ou vos cocontractants habituels (fournisseurs, clients, partenaires).

 

L’accord peut être constaté ou homologué. Dans ce dernier cas, seule l’existence de l’accord est publiée, mais pas son contenu.

 

Les cautions personnes physiques bénéficient également de l’effet de l’accord intervenu. Les textes publiés pendant la crise sanitaire ont doublé leur durée (5 à 10 mois) et renforcé le droit d’obtenir des délais à l’encontre de créanciers récalcitrants.

 

Dans le contexte actuel, pourquoi se priver de ces procédures contractuelles souples et confidentielles ? Les statistiques prouvent que seules les procédures décidées bien avant que les difficultés ne s’installent définitivement et s’aggravent sont efficaces. De plus, les cautions sont également protégées.



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