Nouveau parc des expositions de Strasbourg : un péristyle aux 270 piliers en bois

À Strasbourg, le nouveau parc des expositions à l’architecture majestueuse s’enveloppe d’une forêt de poteaux en Douglas français lamellé-collé. Ce bâtiment emblématique pour l’attractivité d’Eurométropole Strasbourg l’est également sur le plan environnemental, grâce à un faible bilan carbone auquel le matériau naturel contribue largement.

12:4113/09/2023

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Bâtimétiers Numéro 72 | septembre 2023

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Près du centre-ville, dans le quartier du Wacken, entre Parlement européen et palais de la Musique et des Congrès, c’est un parc des expositions nouvelle génération qui a été inauguré en septembre 2022. Ce nouvel emblème de la capitale européenne abrite quatre halls d’exposition qui prônent la mixité constructive en alliant verre, acier, béton et bois.

Il s’inscrit également dans les vertueuses ambitions du Plan Climat de l’Eurométropole, « Strasbourg Éco 2030 » : réduction des consommations par des stratégies passives (récupération des eaux de pluie, ventilation naturelle, geocooling¹ sur nappe phréatique, etc.) ; utilisation massive de panneaux photovoltaïques en toiture pour la production d’énergie verte (la plus grande unité du Grand-Est, avec près de 5.000m² installés) ; et réduction du carbone par l’utilisation du bois.

Pour ce parc des expositions frugal, le matériau naturel souligne le geste architectural de la « starchitecte » japonaise multiprimée Kengo Kuma. Et de manière spectaculaire, en créant une nef imposante où se situe le hall d’accueil. Pour réaliser les halls de grande portée sans point d’appui intermédiaire, la structure en métal est encadrée sur les trois façades principales par un péristyle en bois, qui constitue une majestueuse enveloppe périphérique, inédite par sa hauteur.

L’entreprise Mathis a étudié, fabriqué et installé 270 poteaux en Douglas lamellé-collé de finition lasurée, de 1m à 2,1m de largeur pour 24cm à 35cm de section et qui atteignent 21m de portée.

Technique de rafraîchissement naturel.

Ce bois qui constitue l’ensemble de l’enveloppe apporte son identité singulière au parc des expositions. Ouvert sur la nature, celui-ci fait écho à son environnement boisé au bord d’un canal de dérivation. Comme des arbres apportant leur fraîcheur bienveillante, les poutres orientées jusqu’à 45° gèrent de manière passive les apports solaires que déverse à l’intérieur du bâtiment l’imposante façade vitrée.

Ces éléments verticaux ont un rôle structurel puisqu’ils supportent la toiture expansée et ventilée naturellement grâce au phénomène de tirage thermique. En stockant 1.700t de carbone pour 2.400m³ de bois au total, dont 1.800m³ rien que pour ce péristyle, ce matériau contribue largement aux enjeux de sobriété environnementale de l’équipement. D’ailleurs, pour s’inscrire dans l’objectif vertueux visé par le concepteur, le bois Douglas de ce péristyle est issu des forêts françaises.

Or, en raison de la pandémie de Covid, l’approvisionnement a été complexe, il a fallu stocker au maximum le matériau. Finalement, ce n’est pas le levage de ces poteaux majestueux qui a été le plus chronophage pour l’entreprise, qui est habituée à ces chantiers d’envergure, mais la préfabrication, qui a nécessité plus de 15.000 heures de travail. L’intégralité du projet, d’une surface de 50.000m², sera livrée au cours de cet automne.

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