Les lambris en panneaux bois à l'épreuve du feu

La réaction au feu des lambris en panneaux dérivés du bois en murs et plafonds peut être influencée par les produits associés lors des finitions ou des revêtements. Une étude Codifab¹ devrait aider les professionnels dans la mise en œuvre de ces complexes.
11:5101/09/2021
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Bâtimétiers Numéro 64 | Septembre 2021

Les dispositions applicables en matière de sécurité incendie détaillent les exigences à respecter quant à la réaction au feu des éléments de menuiserie intérieure. Ainsi en va-t-il du cas particulier des lambris en panneaux2. Leur mise en œuvre sur les murs et/ou les plafonds par les menuisiers agenceurs s’effectue en accord avec les textes normatifs tels que définis dans le NF DTU 36.2. Les produits choisis doivent, pour leur part, répondre à la réglementation en vigueur – un domaine où les Euroclasses remplacent désormais le traditionnel classement feu français « M » encore souvent utilisé –, des conditions précises étant à appliquer selon les familles de bâtiments (logement, hôtel, ERP, etc.), ainsi que les pièces et les éléments de l’ouvrage concerné.

 

Toutefois, répondre à la réglementation en ne sélectionnant que des produits qui, pris un à un, sont conformes aux attentes en matière de sécurité incendie peut se révéler insuffisant. Un complexe associant un panneau bois support, une colle, une peinture, un vernis, un plaquage, etc. peut tout à fait posséder un classement au feu ne correspondant pas aux caractéristiques établies par procès-verbal pour chacun des différents éléments, ces derniers étant susceptibles d’interagir entre eux. En d’autres termes, et si l’on reprend la nomenclature française, M1 + M1 ne fait pas obligatoirement M1 ! Ou, du moins, il faut être en mesure de prouver que l’ensemble possède bien la performance recherchée. Pour cela, une seule solution : faire tester le comportement au feu du complexe par un laboratoire agréé, seul habilité à délivrer le procès-verbal en découlant ou l’avis de chantier.

Une étude Codifab intitulée « Écran bois : Influence du revêtement », pilotée par l’UMB-FFB avec l’aide d’autres organisations professionnelles et exécutée par le CSTB avec le soutien du FCBA pour l’application des finitions, vient d’être finalisée afin d’accompagner les menuisiers-agenceurs dans le choix des matériaux composant les complexes de lambris en panneaux. Dans ce cadre, avec l’apport technique de l’entreprise Bonnardel (menuisier-agenceur adhérent FFB de Seine-et-Marne), un éventail de produits susceptibles d’être associés à de tels complexes a fait l’objet de tests approfondis pendant deux ans. Ceux-ci ont concerné cinq supports ignifugés (un panneau de particules et quatre panneaux MDF de densités variables) associés à deux types de finitions (six peintures et six vernis) et neuf revêtements de surface différents (mélaminés, stratifiés et placages). La combinaison de ces matériaux a conduit à réaliser plus de 320 essais, dont 62 « grandeur nature » (essais SBI), les classements au feu B et C (Euroclasses) des solutions éprouvées étant majoritaires3 et en accord avec la réglementation incendie française.

Les objectifs ayant motivé cette étude sont multiples. Outre le choix de matériaux et de solutions testées répondant à la réglementation, celle-ci va considérablement aider à l’obtention des performances requises lors d’essais feu privés ou faciliter les avis de chantier. Ce dernier point devrait ouvrir de nouveaux marchés pour les menuisiers-agenceurs, en levant les freins ressentis par certains maîtres d’ouvrage et architectes concernant le déploiement de ces éléments.

 
Enfin, les résultats de l’étude Codifab sont appelés à intégrer les bases de données ISI (ingénierie sécurité incendie), permettant ainsi de valider le comportement au feu des matériaux et complexes bois utilisés dans les aménagements intérieurs d’un bâtiment donné.

 

1 Comité professionnel de développement des industries françaises de l’ameublement et du bois.

2 Le cas des lambris en lames et des lambris menuisés n’est pas abordé dans cette étude.

3 Analyses en cours au moment de la publication.

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