Fluides frigorigènes HFC : accompagner le client vers des solutions de substitution

Pour répondre aux enjeux du changement climatique, la réglementation européenne organise depuis 2015la réduction des quantités d'hydrofluorocarbures (HFC) disponibles sur le marché, à commencer par les plus nocifs pour l'environnement. Les entreprises doivent s'intéresser sans tarder aux solutions alternatives et guider le client vers la transition.
11:0006/12/2018
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Bâtimétiers Numéro 53 | Décembre 2018

Le marché du refroidissement se porte bien. Les besoins augmentent au niveau mondial et, selon certains experts, vont croître bien plus vite que la consommation mondiale d'énergie. Cependant, après avoir déjà vécu la fin des HCFC (hydrochlorofluorocarbures), les professionnels doivent désormais abandonner les hydrofluorocarbures (HFC) à fort potentiel de réchauffement planétaire (PRP). En effet, les quantités de fluides HFC disponibles sur le marché, réglementairement plafonnées depuis 2015, sont amenées à décroître de façon significative, par paliers : 100 % en 2015?; 63 % en 2018-2020?; 45 % en 2021-2023?; 31 % en 2024-2026.

Les pourcentages font référence à la quantité moyenne de fluides mise sur le marché entre 2009 et 2012, exprimée en tonnes équivalent C02. Cet indicateur corrèle les quotas au PRP des fluides. En programmant ainsi la raréfaction des fluides HFC, l'objectif du législateur est d'inciter le marché à glisser vers les fluides à faible PRP, et les fabricants à concentrer leurs efforts de recherche-développement sur des solutions nouvelles. En outre, concernant la climatisation, les quotas s'accompagnent de restrictions : dès 2020, les climatiseurs mobiles autonomes neufs avec un HFC à PRP 150 seront interdits. À partir de 2025, les split-systèmes neufs dont la charge en fluide est inférieure à 3 kg et contenant un HFC avec un PRP ≥ 750 le seront également.

 

Les entreprises de maintenance en climatisation, froid et conditionnement d'air n'ont pas d'autre choix que de changer leurs habitudes, se tourner vers les fluides à faible PRP et accompagner à court et à moyen termes le client vers des solutions de substitution. Celui-ci doit être informé des enjeux réglementaires et conseillé sur les alternatives. Il va devoir choisir entre prolonger son installation (par retrofit ou drop-in) ou la remplacer par un équipement utilisant un fluide autorisé à long terme. Si le coût financier d'une prolongation est moindre, le risque technique est, lui, plus élevé (par exemple baisse de puissance ou de performance, difficultés de réglage). L'âge de l'équipement est un critère déterminant. Il appartient à l'entreprise d'éclairer le choix du client en apportant, par écrit : un diagnostic?; le rappel de la réglementation?; la présentation des solutions avec risques, limites et coûts?; la préconisation de l'entreprise, devisée.

 

Les alternatives aux hydrofluorocarbures sont actuellement l'ammoniac, les hydrocarbures et le dioxyde de carbone. L'avantage des hydrofluorocarbures est leur stabilité. Or, c'est précisément cette stabilité qui pose problème au niveau environnemental, la destruction des molécules dans l'atmosphère étant très longue. Les alternatives sont des molécules moins stables, pouvant présenter des risques de toxicité, d'inflammabilité ou nécessitant une mise en oeuvre sous pression plus élevée. De nouvelles compétences et une adaptation des normes de sécurité seront nécessaires.

La quantité de HFC disponible sur le marché se raréfiant, une vigilance accrue s'impose lors des phases de contrôle d'étanchéité, de charge et de récupération des fluides. L'entreprise veillera à ce qu'il n'y ait aucun rejet dans l'atmosphère, pas de dégazage ni de rechargement d'un circuit présentant un risque de fuite. Lors du démantèlement d'une installation, les fluides seront récupérés. Enfin, il est rappelé que l'entreprise a des obligations en matière de contrôle d'étanchéité. Celles-ci dépendent de la quantité de fluide dans l'installation, de sa nature, de la présence ou non d'un système de détection de fuite. En cas d'infraction à la réglementation, l'entreprise s'expose à des amendes.

 

 

 

Pour en savoir plus
  • Pour y voir plus clair sur ces fluides dits « de 4e génération », une étude a été publiée en 2014 par l'AFCE avec le soutien de l'Ademe et Uniclima. Téléchargeable sur www.afce.asso.fr

  • Texte de référence

    Règlement F-Gas (règlement UE 517/2014) relatif aux gaz à effet de serre fluoré, du 16 avril 2014, applicable depuis le 1er janvier 2015.

  • UECF- FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr

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