Installation électrique : les objets connectés, un marché prometteur

L'arrivée des objets connectés à internet est l'occasion pour les métiers du génie électrique et énergétique de trouver de nouvelles niches de marché. Maîtriser l'installation de ces équipements nécessite cependant des compétences nouvelles et surtout de soigner la relation clients.
11:0008/12/2016
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Bâtimétiers Numéro 45 | Décembre 2016

Montre, pèse-personne, tensiomètre, cadenas connecté... Conçus pour recueillir des informations et pouvoir être commandés à distance depuis un ordinateur, un smartphone ou une tablette numérique, les objets personnels connectés à internet commencent à envahir notre univers. Les objets connectés à usage professionnel, utilisés pour commander les équipements de gestion technique du bâtiment, vont bénéficier des mêmes technologies et être d'un prix de plus en plus abordable.

Ces objets sont dotés d'une intelligence électronique et logicielle embarquée. Ils peuvent ainsi capter des informations de toutes sortes (détecteurs de présence humaine, thermostats...) et communiquer avec d'autres objets, pour informer les occupants des bâtiments et/ou commander les équipements installés... Le champ d'application de la domotique traditionnelle va ainsi se démultiplier. Et, via internet, ces objets peuvent transmettre des masses de données comme l'évolution de la consommation d'énergie, permettant de piloter à distance, automatiquement et avec une grande finesse, des installations de plus en plus complexes.

Comme la domotique en son temps, les objets connectés dans le bâtiment devraient rester pendant un certain temps un marché de niches. Mais le potentiel de développement est très important. Notamment dans la sûreté des équipements : un détecteur d'inondation, par exemple, peut envoyer un ordre de fermeture à l'électrovanne d'arrivée d'eau, tout en signalant l'incident au propriétaire via son smartphone. Mais aussi dans l'assistance à domicile des personnes âgées ou handicapées, pour lesquelles de nombreuses solutions domotiques sont déjà disponibles (détecteurs de chute, commandes de l'éclairage et des volets roulants...) et les champs d'application sont amplifiés par une connexion internet. Et enfin dans les économies d'énergie.

FAVORISER L'AUTOCONSOMMATION

Dans ce dernier domaine, un système de gestion de l'énergie, disposant des informations liées à l'environnement (température, humidité...), aux équipements à alimenter (éclairage, chauffage, eau chaude sanitaire...) et aux sources d'énergie disponibles (réseau électrique, énergie photovoltaïque, énergie stockée...) peut optimiser la consommation d'un bâtiment en favorisant l'autoconsommation et en agissant sur les équipements. Toutes ces possibilités peuvent être implémentées grâce à la généralisation en cours du compteur électrique Linky, qui est en lui-même un bon exemple d'objet connecté. Linky est en effet capable d'échanger des informations avec le système de gestion de l'énergie et les équipements installés. Il peut aussi piloter le transport de l'électricité dans les deux sens, et non plus seulement dans le sens historique « producteur » vers « consommateur ». C'est ainsi qu'un bâtiment à énergie positive peut réinjecter dans le réseau l'énergie produite localement par les panneaux solaires.

MAÎTRISER TOUTES LES INSTALLATIONS

Par ailleurs, l'utilisation d'objets connectés dans la détection incendie et la vidéo-protection doit faire l'objet d'une attention particulière, pour offrir les garanties de résultats liées à la sécurité des personnes et des biens. Pour conquérir ces nouveaux marchés, les installateurs électriciens ont de nombreux atouts à faire valoir. Ceux d'entre eux qui ont de l'expérience en solutions domotiques savent déjà comment construire un réseau associant des capteurs et des actionneurs. Il ne leur reste plus qu'à maîtriser le paramétrage des connexions à internet. Les électriciens disposent aussi des compétences indispensables pour adapter en toute sécurité les installations électriques et de communication à ces nouveaux besoins.Enfin, dans un proche avenir, ces mêmes compétences permettront aux installateurs de développer un nouveau segment de marché, en réalisant des installations de distribution de courant continu dans l'habitat. En effet, dans un bâtiment à énergie positive, le courant continu produit localement par les panneaux solaires peut être distribué pour alimenter directement tous les appareils fonctionnant en courant continu (tablettes, lampes à base de LED, objets connectés...). Maîtriser l'installation de cette nouvelle génération d'objets nécessite cependant des compétences spécifiques.

CONNAÎTRE LES BESOINS SPÉCIFIQUES DE CHACUN

Dirigeant de l'entreprise d'électricité générale Intui'Tech, qui emploie une vingtaine de personnes à Corbeil-Essonnes (Essonne), José Martins dispose pour cela d'un bureau d'études interne, qui aide ses collaborateurs à appréhender les nouvelles technologies. Mais le plus important à ses yeux est le soin apporté à la relation clients. « Nous sommes un prescripteur de solutions. Cela signifie que nous devons d'abord aider le client à exprimer son besoin, lui proposer des solutions adaptées, puis le former à l'utilisation de ses équipements et l'accompagner dans le temps (assistance, maintenance, prise en compte de nouveaux besoins...). » Ce savoir-faire passe notamment par la formation interne et continue des installateurs de Intui'Tech au contact du client. Chacun reçoit sur son smartphone des informations sur les nouvelles normes, les nouveaux produits ou la vie de l'entreprise. Les installateurs suivent aussi des formations de base leur permettant de paramétrer les équipements et d'y entrer les adresses IP (identifiants attribués à chaque appareil connecté à internet), ou d'acquérir des notions sur l'administration des réseaux.

« Il s'agit là de formations générales, insiste José Martins, pas de formations proposées par les fournisseurs pour ne vendre que leurs seuls produits. » Ce refus de lier le sort de son entreprise à une marque va dans le sens de l'histoire, car des travaux de normalisation sont en cours sur les objets connectés. Ils vont principalement concerner leur interopérabilité (connectivité, capacité et fiabilité des objets à communiquer entre eux...). Ils devraient permettre de pouvoir associer des objets connectés de toutes sortes (même s'ils proviennent de fabricants différents), de rendre les installations domotiques plus pérennes et de faciliter grandement la maintenance.

JOSÉ MARTINS,

DIRIGEANT DE L’ENTREPRISE INTUI’TECH À CORBEIL-ESSONNES (ESSONNE)

Nous devons d'abord aider le client à exprimer son besoin, lui proposer des solutions adaptées, puis le former à l'utilisation de ses équipements et l'accompagner dans le temps (assistance, maintenance, prise en compte de nouveaux besoins...).

Pour en savoir plus

FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

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