La gestion de l'eau dans les bâtiments

À l'échelle du bâtiment, une bonne gestion de l’eau comprend notamment le bon dimensionnement du réseau d’alimentation, la maitrise des débits et pression, l’adaptation des équipements, le suivi des températures et des consommations ainsi que l’entretien des installations. L’utilisation d’autres ressources pour certains usages (par exemple l’eau de pluie pour les WC) offre également un potentiel d’économie d’eau à partir du moment où tous les autres usages ont été optimisés.
15:0612/09/2016
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La France bénéficie d’une ressource en eau globalement abondante grâce à sa pluviométrie et ses réserves d’eaux souterraines. Cependant, la qualité et la ressource en eau varient selon la situation géographique ou la densité urbaine. Les problèmes de qualité des eaux de surfaces, l’augmentation des coûts de traitement, l’augmentation de la consommation par rapport à la capacité des ressources naturelles limitrophes engendrent des restrictions de plus en plus fréquentes et la mise en place de systèmes de compensation importants et coûteux.

 

En France, environ un quart des prélèvements d’eau concernent la consommation d’eau potable. En moyenne, selon l’Office International de l’Eau, un français consomme par jour 150 litres d’eau potable dont seulement 7 % pour les usages alimentaires (boisson, cuisine). Mais il existe des disparités importantes selon la zone géographique.

 

À l’échelle du bâtiment, une bonne gestion de l’eau comprend notamment le bon dimensionnement du réseau d’alimentation, la maîtrise des débits et pression, l’adaptation des équipements, le suivi des températures et des consommations ainsi que l’entretien des installations.

 

L’utilisation d’autres ressources pour certains usages (par exemple l’eau de pluie pour les WC) offre également un potentiel d’économie d’eau à partir du moment où tous les autres usages ont été optimisés.

 

Les professionnels de la plomberie ont un rôle majeur dans les solutions incitatives pour réduire la consommation en eau et le conseil dans la démarche d’économie d’eau.

 

Dimensionner et maîtriser les débits

 

Les règles de dimensionnement des réseaux d’eau sanitaire sont regroupées au sein du NF DTU 60.11 « Règles de calcul des installations de plomberie sanitaire et d’eaux pluviales ». Celles-ci permettent de déterminer les diamètres des canalisations en fonction du débit à assurer et en tenant compte de la pression disponible sur le réseau.

 

Ainsi, le DTU précise que certains équipements (comme les baignoires à brassage d’eau, les colonnes de douche multi-jets, les chaudières individuelles gaz pour la production d’ECS ou les mitigeurs thermostatiques) nécessitent des pressions d’alimentation supérieures aux exigences minimales du code de la santé publique (0,3 bar en tout point de puisage, à l’heure de pointe de consommation).

 

Dans tous les cas, pour les immeubles collectifs d’habitation, l’installation doit être conçue pour obtenir à l’entrée de chacun des logements, une pression minimale de 1 bar.

 

Lorsque les réseaux desservent des immeubles de plus de six étages, des surpresseurs et des réservoirs de mise sous pression peuvent être mis en œuvre.

 

Enfin, la pression statique doit être à inférieure à 4 bar au point de puisage, ce qui peut nécessiter l’installation de réducteur de pression.

 

Dans le cas d’un logement avec production d’eau chaude individuelle, le réducteur de pression est installé sur l’arrivée générale d’eau froide du logement. Les équipements sanitaires classiques fonctionnent efficacement sous une pression constante de 3 bar. Ainsi, l’utilisation de réducteurs de pression permet à la fois de réduire la consommation et de limiter l’usure des canalisations et de la robinetterie.

 

Pour les productions d’eau chaude collective, en cas d’utilisation de réducteurs de pression ou de surpresseurs, il est rappelé que les pressions d’eau chaude et d’eau froide doivent être sensiblement égales aux différents points de puisage.

 

Le choix des équipements

 

Le plus grand facteur d’économie dépend du comportement du consommateur et de son niveau d’information et de sensibilisation. Certains équipements, lorsqu’ils sont utilisés à bon escient, permettent de réduire le volume d’eau consommée. C’est le cas par exemple des systèmes de chasse à double touche.

Des accessoires permettent également de maîtriser les débits d’eau au point de puisage : en robinetterie, les réducteurs de débit tels que les mousseurs utilisent l’effet Venturi, réduisant le débit en eau par le mélange de l’air et de l’eau sous pression : on diminue ainsi le débit sans gène significative pour le confort d’utilisation. Afin d’influencer le comportement de l’utilisateur, les robinetteries peuvent intégrer des butées de limitation de débit, permettant une utilisation de l’eau plus économe.

 

Les robinets mélangeurs ou mitigeurs mécaniques ou thermostatiques aux points de puisage d’eau chaude, réduisent les quantités d’eau puisées en fournissant aussi vite que possible une eau chaude à la température désirée.

 

Enfin, le choix des équipements permet d’optimiser la consommation selon les usages. Par exemple, l’utilisation d’appareils permettant de contrôler la durée d’utilisation, tel que les robinets temporisé ou à déclenchement automatique trouvera toute sa pertinence pour des installations accessibles au public. Ces dispositifs, pouvant se dérégler dans le temps, demandent cependant un entretien accru.

 

Le suivi des consommations

 

Gérer la consommation d’eau nécessite la mise en place d’indicateurs ou d’instruments de mesure. Sans mesure, on ne peut connaître la réalité de la consommation d’eau. Le suivi de la consommation joue également un rôle pédagogique dans la sensibilisation de l’usager de l’eau.

Consommation d'eau 

Quelques chiffres de consommation moyenne

L'eau de boisson  1,5 litre par jour et par personne
Une chasse d'eau  6 à 12 litres
Un lave-vaisselle  20 à 30 litres par lavage
Un lave-linge  40 à 100 litres
Une douche  60 à 80 litres
Un bain  120 à 200 litres
   
Un robinet qui goutte  jusqu'à 35m3/an 
Un filet d'eau qui coule  jusqu'à 140m3/an 
Une chasse d'eau qui fuit  jusqu'à 220m3/an 

L’individualisation du comptage permet à la fois d’informer l’usager sur sa consommation d’eau mais aussi de jouer un rôle incitatif en faveur des comportements économes puisqu’il peut directement profiter de ses efforts sur sa facture d’eau.

 

Des équipements comme les détecteurs de fuite, installés au niveau des compteurs d’eau, permettent d’identifier et de quantifier les volumes perdus. Ils peuvent également être équipés d’émetteurs de télésuivi et permettre une information rapide en vue de prendre des actions correctives.

 

L’instrumentation d’une installation de plomberie sanitaire est donc une démarche préventive permettant d’optimiser l’entretien et éviter le gaspillage.

 

Utiliser l’eau de pluie

 

La collecte des eaux pluviales peut nécessiter un stockage éventuel avant rejet pour limiter l’imperméabilisation des sols et pour assurer la maîtrise du débit rejeté et ne pas nuire à l’efficacité des dispositifs d’assainissement.

 

Le stockage de l’eau de pluie, en vue de son utilisation ultérieure, répond au double objectif de limiter les rejets de pointe et de réaliser des économies sur l’eau destinée à la consommation humaine.

 

L’ arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments précise les conditions d’usage de l’eau de pluie récupérée en aval de toitures inaccessibles, dans les bâtiments et leurs dépendances, ainsi que les conditions d’installation, d’entretien et de surveillance des équipements nécessaires à leur récupération et utilisation. La norme NF P 16-005 relative aux systèmes de récupération de l’eau de pluie pour son utilisation à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments donne des spécifications générales sur la conception, le dimensionnement, la mise en œuvre, la mise en service, l’entretien et la maintenance des systèmes de récupération, de stockage et de distribution de l’eau de pluie.

 

Les usages de l’eau de pluie autorisés sont :

  • les usages domestiques extérieurs (arrosage, lavage des véhicules, etc.) ;
  • l’alimentation des chasses d’eau et le lavage des sols ;
  • à titre expérimental, le lavage du linge, sous réserve d’un traitement adapté de l’eau de pluie, assurant notamment une désinfection. Les fabricants des dispositifs de traitement doivent déclarer ces dispositifs auprès du ministère en charge de la santé. Les installateurs doivent conserver et tenir à disposition du ministère en charge de la Santé, une liste des installations réalisées ;
  • les usages professionnels et industriels, à l’exception de ceux requérant l’usage d’une eau potable.

 

L’eau de pluie doit être collectée à l’aval de toitures inaccessibles, autres qu’en amiante-ciment ou en plomb pour les usages intérieurs. Sont définies comme inaccessibles, les couvertures non accessibles au public, à l’exception des opérations d’entretien et de maintenance.

 

Il convient cependant de rappeler que l’utilisation de l’eau de pluie est interdite à l’intérieur des établissements de santé, des établissements, sociaux et médicaux-sociaux, d’hébergement de personnes âgées, des cabinets médicaux, des cabinets dentaires, des laboratoires d’analyses de biologie médicale, des établissements de transfusion sanguine ainsi que des crèches, des écoles maternelles et élémentaires.

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