Le marché du solaire thermique
Le solaire thermique a connu au milieu des années 2000 une période faste qui laissait présager un bel avenir à la chaleur renouvelable. Il avait même atteint un pic en 2008 avec plus de 300 000 m2 de capteurs installés dans l’individuel et le collectif. Puis les ventes ont reculé, avant de brutalement s’effondrer entre 2012 et 2016.
Selon UNICLIMA, le syndicat des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques, le marché du solaire thermique affiche un léger retrait de -4 % par rapport à 2017 avec une surface totale de capteurs installés de 50 000 m² en 2018 contre 51 900 m² en 2017. Après plusieurs années de baisse à deux chiffres, le marché semble se stabiliser, principalement grâce au segment du collectif qui est désormais devenu le principal marché porteur.
Les installations de chauffe-eau solaires individuels (CEsI) s’établissent à 4 600 unités en 2018 contre 5 500 en 2017, soit une baisse de -16 % pour la 10ème année de baisse consécutive. Le CESI ne parvient pas à s’implanter dans la maison neuve, fortement concurrencé par l’eau chaude thermodynamique (CET ou PAC double service) et par le photovoltaïque.
Concernant les systèmes solaires combinés (ssC), on compte 340 pièces pour l’année 2018, comparées à 300 en 2017, soit une hausse de +13 % après des années de baisse pour un segment qui demeure toutefois un marché de niche. Cet équipement trouve difficilement sa place dans l’existant en France, alors qu’il représente plus de 50 % du marché allemand. La surface moyenne de capteurs par équipement individuel se stabilise pour les CEsI à 3,3 m² et pour les ssC à 13 m².
Les livraisons de capteurs, destinés aux immeubles d’habitation collectifs ou aux bâtiments tertiaires, retrouvent le chemin de la croissance après une baisse durant cinq années consécutives, pour atteindre 30 000 m² de capteurs contre 29 100 m² en 2017, soit une hausse de +3 %. Ce segment, qui représente désormais 60% du marché, semble enfin se stabiliser.
Le chauffe-eau solaire individuel
Le contexte français, avec des ventes au plus bas pour les CESI, n’est pas favorable à l’investissement et à l’innovation. Pour autant, la technologie n’est pas mise en cause. Le chauffe-eau solaire individuel présente même plusieurs avantages qui sans doute lui permettront de revenir sur le devant de la scène, notamment pour ne plus être tributaire des variations de prix pratiquées sur les énergies conventionnelles.
Une technologie éprouvée
Le CESI est un procédé solaire participant à la couverture des besoins d’eau chaude sanitaire d’un bâtiment. Les CESI sont des équipements robustes et fiables. De plus, la majorité des installations suivies et entretenues fonctionne bien.
Une installation type se compose de capteurs solaires qui assurent la transformation du rayonnement solaire en chaleur, d’une boucle de transfert qui assure le transport de l’énergie depuis les capteurs solaires vers le ballon de stockage par le biais d’un échangeur de chaleur incorporé au stockage et d’un ballon de stockage maintenant l’eau chaude sanitaire en température en vue de sa future utilisation.
Concernant l’appoint, il peut être séparé ou intégré au ballon de stockage.
Suivant la nature des besoins et leur localisation on peut dégager deux installations types de CESI :
- le chauffe-eau à éléments séparés : le ballon est placé dans une pièce de la maison ou d’une construction attenante. La circulation du fluide caloporteur entre les deux composants peut être naturelle (on parle de chauffe-eau thermosiphon) ou forcée par le biais d’un circulateur (une pompe électrique) ;
- le chauffe-eau monobloc : les capteurs et le ballon sont couplés et placés à l’extérieur, de manière plus compacte. Ce type de CESI est adapté pour les DOM-TOM car il n’y a pas de risque de gel de l’eau chaude sanitaire.
Selon l’ADEME, s’ils sont bien conçus, bien utilisés et régulièrement entretenus, les éléments d’un chauffe-eau solaire individuel ont une durée de vie :
- de 20 à 30 ans pour des capteurs plans de qualité (certains constructeurs les garantissent 10 ans) ;
- de 15 à 20 ans pour un ballon performant, avec un suivi régulier ;
- d’environ 10 ans pour le circulateur, les sondes de température et la régulation.
Un atout pour l’environnement
L’utilisation des chauffe-eau solaires individuels peut permettre de répondre aux objectifs fixés pour 2030. En effet, le CSsI exploite une ressource naturelle propre, inépuisable et gratuite : le soleil. Il peut donc participer à l’objectif de la France de satisfaire 32 % de sa consommation finale d’énergie par les énergies renouvelables à l’horizon 2030.
De plus, c’est un atout important pour l’environnement puisque qu’il participe à la réduction de gaz à effet de serre. En effet, d’un point de vue environnemental, le CESI est la seule énergie thermique qui ne rejette aucune particule. En plus de diminuer les émissions de CO2, cela permettrait de préserver les combustibles fossiles.
L’avantage économique