Dans un contexte de réchauffement climatique et de hausse des épisodes de canicule, la question du confort d’été à l’intérieur des bâtiments et des économies d’énergie devient préoccupante.
Les procédés réflectifs de toiture désignés ci-après, aussi appelés « cool roof », sont de plus en plus mis en avant par les professionnels :
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procédés d’étanchéité réflectifs de couleur claire (membranes bitumineuses, membranes synthétiques, systèmes d’étanchéité liquides S.E.L.),
- peintures réflectives.
Dans ce contexte, la CSFE1 , l’UPMF2 et l’UMGCCP3 ont commandé une étude spécifique au bureau d’études thermiques Pouget Consultants. La FFB a financé cette étude dans le cadre de la collection « programme recherche développement métier FFB ».
Cadre de l’étude
Cette étude, la plus complète à notre connaissance à ce jour, apporte des données objectives sur un large périmètre d’analyse.
Dans le cadre de cette étude, les paramètres suivants ont été modélisés en France métropolitaine :
- Le type de bâtiment : neuf (isolé), existant (peu isolé) ou réhabilité (amélioration de l’isolation de la toiture uniquement) ;
- Le type d’usage du bâtiment : industriel, commercial , immeuble de bureaux, logements collectifs ;
- Le type de support de toiture : tôle d’acier nervurée pour les bâtiments commerciaux et industriels, béton pour les bureaux et logements ;
- La situation géographique du bâtiment : Nantes, Paris, Marseille, Strasbourg pour certains cas ;
- Le niveau de réflectivité du revêtement : SRI variant de 5 à 115, indépendamment du type de procédé réflectif mis en œuvre ;
- Le type de climat : contemporain ou projection climatique à 2050 ;
- L’impact de l’isolation thermique de la toiture, du plancher bas, de la ventilation naturelle et de la surface du bâtiment.
Les résultats de cette étude sont à prendre en compte moyennant les précautions suivantes :
- Ses conclusions ne sauraient être généralisées à tous les types de bâtiments. Les gains thermiques, personnalisés à chaque configuration et localisation de bâtiment, doivent être calculés par un bureau d’études thermiques ou toute autre entité disposant de capacités d’études (MOA, architecte, entreprise …).
- La dégradation de la réflectivité due à l’encrassement de la toiture n’est pas prise en compte. Une étude est en cours de réalisation par le CSTB pour évaluer l’impact de l’encrassement sur la réflectivité de la toiture, avec ou sans entretien.
-> Les travaux de toiture doivent être réalisés par des professionnels formés, que ce soit pour la mise en œuvre des procédés réflectifs ou pour leur entretien annuel recommandé destiné à prévenir l’encrassement, et donc à préserver les propriétés et les performances réflectives du système.
Synthèse de l’étude
L’étude montre que l’impact des procédés réflectifs en toiture est fortement dépendant :
- de l’usage du bâtiment (industrie, commerce, logement…),
- de ses propriétés thermiques initiales (niveaux d’isolation, inertie…),
- des leviers de gestion du confort mobilisés (ventilation naturelle, gestion des occultations…),
- et de son emplacement géographique.
Chaque configuration est unique et les évaluations des gains éventuels liés à l’application de ces revêtements sont propres à chaque projet. Les conclusions de ce rapport sont donc valables uniquement pour les bâtiments étudiés lors de ces travaux.
Dans le cas de bâtiment chauffés et refroidis, il est nécessaire de faire le bilan complet sur l’année. En effet, suivant le niveau de prédominance du refroidissement sur le chauffage, l’impact global ne sera pas équivalent.
Besoins de refroidissement : impact positif sur l’ensemble du territoire
Le tableau suivant présente l’impact, sur les besoins de refroidissement (kWh/m².an), de passer d’un SRI 5 à un SRI 115 pour les 4 usages de bâtiments et 3 fichiers météorologiques sur un climat contemporain :