Les objectifs affichés pour 2030 et 2050 restent, malgré dix ans de politique active, hors de portée. Les contraintes financières des maîtres d’ouvrage, des ménages, mais aussi les atermoiements politiques, freinent l’essor de ces marchés. Les temps de retour, liés aux prix de l’énergie, sont souvent longs et découragent les investisseurs, dont les besoins sont pourtant considérables alors que leurs moyens sont limités.
Le marché de la rénovation énergétique
La loi sur la transition énergétique oblige à rénover d’ici 2025 les bâtiments résidentiels les plus énergivores (dont la consommation énergétique est supérieure à 330 kWh/m²/an). Les entreprises du bâtiment sont au cœur de l’accompagnement des propriétaires dans le choix des travaux à effectuer, mais les objectifs ambitieux ne seront atteints que si un véritable parcours de rénovation, basé sur une évaluation globale et objective, permet d’atteindre à terme un niveau performant (en visant par exemple un niveau BBC rénovation), avec un programme de travaux étalé dans le temps afin de respecter les objectifs et le budget des clients.
La bonne démarche consiste à inciter les ménages à réaliser davantage de travaux d’économies d’énergie, en particulier à l’occasion d’aménagements annexes ou de travaux de rénovation.
Cela suppose « d’embarquer » plus de travaux de cette nature dans toutes les opérations de réhabilitation. Les nombreuses aides en faveur de la rénovation énergétique constituent un dispositif incitatif, même s’il est jugé souvent trop complexe, qui doit conduire les entreprises à repenser leurs rapports à leurs clients : ne plus répondre à une simple demande de travaux, mais proposer une vision plus globale, au-delà de son propre corps d’état, pour apporter conseil, solutions de financement et bien sur le résultat final.
La démarche de rénovation énergétique doit en effet s’appuyer sur une évaluation globale qui doit être réalisée par un professionnel qualifié pour utiliser un logiciel d’évaluation énergétique.
Une entreprise RGE justifiant de ces compétences peut proposer cet état des lieux à son client, ainsi que les travaux correspondants.
Le dispositif RGE, même s’il est perfectible, constitue aujourd’hui le sésame pour accéder au marché de la rénovation énergétique. C’est en effet une des conditions nécessaires pour que le client puisse bénéficier de la plupart des aides financières en faveur de la rénovation énergétique.
Il est notamment rappelé que la mention RGE associée à une qualification est obligatoire pour bénéficier des aides sur l’installation d’une chaudière à très haute performance énergétique ou micro cogénération gaz, les chauffe-eau solaires, l’isolation en toiture ainsi que le remplacement d’un ouvrant simple vitrage par une fenêtre de toit.
Prescrire les bons travaux
Pour les travaux de rénovation énergétique, il est important de prescrire des travaux dont les caractéristiques et/ou performances correspondent à celles exigées pour être éligibles aux dispositifs fiscaux et aides financières (TVA à 5,5 %, CITE, CEE, Eco-PTZ, etc.).
En cas de travaux éligibles, pour qu’un client puisse bénéficier du crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), toutes autres conditions remplies par ailleurs, l’entreprise qui procède à la fourniture et aux travaux et/ou à l’installation des équipements doit :