Aménagement intérieur : solutions bois et qualité de l’air

De plus en plus de maîtres d’ouvrage et de prescripteurs s’interrogent sur le niveau de composants organiques volatils (COV) des produits utilisés en aménagement intérieur afin d’améliorer la qualité de l’air. Les menuisiers-agenceurs disposent de plus en plus d’outils tangibles pour répondre à leurs marchés.
9:4701/03/2021
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Bâtimétiers Numéro 62 | Mars 2021

Depuis 2013, l’étiquetage réglementaire1 sur les COV des produits de construction destinés à un usage intérieur est obligatoire. Il indique le niveau d’émission de polluants volatils selon une échelle allant de A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions) lorsque le produit est mis en œuvre. Pour que les entreprises approfondissent leur réponse, la FFB a édité ces dernières années le guide Qualité de l’air intérieur : enjeux et bonnes pratiques pour les métiers du bâtiment. Il rappelle que les éléments en bois tels que portes, placards, trappes, gaines, escaliers, lambris en lames ou en panneaux, plinthes, cloisons menuisées, etc., peuvent constituer une source de polluants pour l’air intérieur. Il en va de même pour les panneaux dérivés du bois comme les particules, contreplaqués, MDF, etc., qui comprennent dans leur composition des colles thermodurcissables à base de formol.

 

En revanche, ce guide précise que le bois massif, en lui-même, n’émet que très peu de polluants, mais qu’il faut rester vigilant sur le choix des produits de finition qui, eux, peuvent être fortement émissifs en COV. Il vaut mieux privilégier l’utilisation de bois massif, de panneaux étiquetés A+ ou, à défaut, de classe E1, sans colle à base de formaldéhyde, ou des panneaux dérivés du bois à base de colle polyuréthane. Par ailleurs, l’institut technologique FCBA, avec le soutien du Codifab, dont l’UMB-FFB est administrateur avec les autres organisations professionnelles de la filière bois construction, a réalisé une étude « Panneaux à base de bois et papier pour un usage ameublement ». Son but : évaluer l’effet barrière de revêtements stratifiés et mélaminés sur panneaux de particules à destination des produits d’ameublement. Plusieurs paramètres ont été étudiés afin de mesurer leur impact sur les émissions de formaldéhyde des complexes panneaux et revêtement. L’étude a été menée sous la responsabilité d’un comité de pilotage composé de fabricants de mobilier, de panneaux, de papier, et des syndicats l’Ameublement français et Union des industries de panneaux de process (UIPP). Avec ce comité, un plan d’échantillonnage rigoureux et validé a été réalisé. Il inclut une traçabilité des panneaux et des revêtements tout au long des essais. Lesquels ont concerné les caractéristiques des revêtements papier, celles mécaniques des panneaux supports, les performances à l’usage des panneaux revêtus, les émissions de formaldéhyde des panneaux et stratifiés seuls, ainsi que celles des panneaux revêtus.

 

L’étude a conclu que plusieurs paramètres – épaisseur du panneau, grammage du papier stratifié ou mélaminé, type de décor (uni ou décor bois) – ne semblent pas influencer les résultats d’émissions de formaldéhyde. La présence d’un revêtement papier type mélaminé ou stratifié conduit à un effet barrière conséquent des émissions de formaldéhyde, puisque celles-ci sont alors réduites de 85 % à 95 %.

 

L’ensemble des travaux et des essais réalisés a montré que, pour un usage en menuiserie-agencement et en ameublement, il est possible aujourd’hui d’obtenir des produits stratifiés, stratifiés collés et panneaux de particules surfacés mélaminés (PPSM) aux caractéristiques satisfaisantes en matière d’émissions de formaldéhyde pour atteindre un classement A+ (en scénario mur), mais aussi en matière de résistance à l’abrasion, de tenue à la lumière et de résistance au choc à l’impact bille. Les conclusions sont valables par rapport à l’échantillon testé. L’étude pourrait être complétée avec d’autres types de revêtements utilisés en ameublement. Les industriels du panneau proposent donc aujourd’hui plusieurs solutions techniques de panneaux avec affichage COV en A+ ou E1, permettant aux menuisiers-agenceurs de répondre à ces marchés.

 

  1. Le niveau « A+ » de cet étiquetage exige des seuils d’émissions en formaldéhyde plus stricts que les classes E1 et E0,5 définies par la norme EN 717-1 qui impose aux fabricants de panneaux de réduire les quantités de formaldéhyde utilisées.

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