Dès les premiers jours, la FFB a poussé un cri d’alarme, rejointe rapidement par la quasi-totalité des acteurs de la filière. C’est dire si le problème est d’ampleur, d’autant que la conjoncture s’avère compliquée pour l’activité du bâtiment.
Des actions FFB à flux tendu
Matignon, ministre de la Transition écologique, services de l’État (y compris décentralisés), parlementaires… depuis le mois de janvier, la FFB n’a pas cessé de multiplier ses actions directes visant à dénoncer les dysfonctionnements de la REP PMCB.
En parallèle, elle pilote « le cercle des 15 », un groupe d’organisations professionnelles représentatives du secteur 1. L’objectif étant d’accentuer la pression sur le sujet et de bâtir des propositions constructives et proches du terrain pour réformer le système.
Ainsi, les « 15 » ont récemment adressé un courrier, cosigné, à la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, lui demandant, d’une part, une pause sur le dispositif REP bâtiment et, d’autre part, de lancer en parallèle une réelle concertation avec les acteurs pour remettre à plat un système critiqué de toutes parts.
Cette demande semble avoir porté, puisque le 20 mars, la ministre annonçait un « moratoire » sur certaines dispositions de la REP PMCB. Les contours sont toutefois encore à définir ; le 4 avril, Agnès Pannier-Runacher a lancé la concertation, tant attendue, intitulée « Refondation de la REP PMCB » associant les parties prenantes de la filière, dont fait bien sûr partie la FFB.
Cela n’aura pas empêché Valobat de publier ses barèmes des écocontributions 2025 2, quelques jours après l’annonce de la ministre, avec à la clé des hausses significatives sur les menuiseries, le plâtre, les laines minérales, les plastiques et, pire encore, des augmentations sur les produits pour lesquels aucune solution de collecte n’existe (flux résiduels) tels que les isolants PSE, PU, biosourcés, les membranes bitumineuses, etc.
La FFB a vivement réagi par communiqué de presse, face à ce passage en force inacceptable.
C’est dans ce contexte chaotique que le moratoire et la concertation sur la REP PMCB s’engagent.
Un moratoire sur la REP ?
Si ces annonces constituent une première réponse positive de l’État aux appels récurrents de la FFB pour une réforme, le moratoire s’annonce, hélas, décevant.
Dix mesures ont été soumises à la consultation et plus de la moitié concernent directement des services à l’entreprise, ce qui n’est pas recevable.
La FFB s’est donc fermement opposée à ce que, par exemple, la reprise des déchets en entreprise, actuellement dans le viseur, fasse partie de ce moratoire. Si des économies doivent être trouvées, il faut les trouver ailleurs.
En revanche, la FFB a soutenu la suspension de mesures, non prioritaires, qui venaient renchérir inutilement le dispositif. C’est le cas de la prise en charge du transport pour les reprises sur chantier de plus de 50 m³ – la FFB s’y oppose depuis le début – ou bien de l’absence de reprise des déchets dits résiduels ou non recyclables à la seule condition de stopper les écocontributions sur les produits associés.
Un arrêté règlementaire actera officiellement le moratoire et les mesures retenues.
Des attentes fortes sur la « Refondation »
L’État a annoncé une « refondation », qui textuellement signifie une « révision des fondements ».
La FFB n’attend pas des mesurettes esthétiques, mais bel et bien des réformes de fond afin de repartir sur un nouveau système utile, simple et économiquement soutenable pour les entreprises et artisans du bâtiment.
La ligne portée par la FFB dans le cadre de ces discussions sera de concilier réalité du terrain et enjeux économiques, tout en restant ambitieux sur les objectifs environnementaux à tenir.