Les dessous cachés du carrelage de la piscine Serpollet

La première piscine HQE parisienne a bénéficié d'une conception réfléchie dans les moindres détails. Une exigence étendue aux revêtements de sols : assurée par l'entreprise LSR, la pose des carrelages s'est faite dans un délai très court et dans des conditions extrêmes pour les bassins de rétention.
11:0005/12/2019
Rédigé par FFB Nationale
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Bâtimétiers Numéro 57 | Décembre 2019

Située entre les portes de Montreuil et de Bagnolet, la piscine Serpollet est au coeur du grand projet de renouvellement urbain des portes du 20e arrondissement de Paris. Cette construction, entièrement neuve, s'inscrit dans une requalification globale de la rue Serpollet, dont la maîtrise d'ouvrage est assurée par la Ville de Paris. La maîtrise d'oeuvre de la piscine a, quant à elle, été confiée à l'agence Chabanne. Le centre aquatique se compose d'un bassin sportif, d'un bassin d'apprentissage et d'une pataugeoire, et dispose aussi d'une toiture-terrasse accessible au public avec un solarium, une prairie plantée et un espace de jeu. Les zones de maintenance sont localisées en sous-sol. La piscine vise la certification HQE« Équipements sportifs » niveau« exceptionnel », grâce à des dispositifs d'économie d'eau et d'énergie innovants ; elle présente d'autres innovations comme un bassin à fond mobile ou encore une conception permettant de faire évoluer le bâtiment en l'agrandissant par le haut.

Ce projet ambitieux, tant du point de vue socio-économique et architectural que technique, a fait l'objet d'un chantier exigeant sous la houlette d'Eiffage Construction comme entreprise générale.« Être retenu comme prestataire pour assurer la pose de l'ensemble des sols durs d'un tel ouvrage, avec un marché de 510 000 euros HT à la clé, est déjà en soi un gage de confiance dans notre travail, et une reconnaissance de notre expérience de plus de quarante années dans ce domaine », témoigne Denis Estève, PDG de LSR (La Société des Revêtements), l'entreprise en charge de la fourniture et de la pose des revêtements de sols.

Denis Estève, président-directeur général de LSR (La Société des Revêtements) à Neuilly-sur-Marne (93)

« Être retenu comme prestataire pour assurer la pose de l’ensemble des sols durs d’un tel ouvrage nous semble être une reconnaissance de notre expérience de plus de quarante années dans ce domaine. »

 

Une maîtrise technique parfaite

« Bien que coutumiers de ce type de chantier, nous intervenons principalement sur des ouvrages plus petits et luxueux tels que des jacuzzis, des spas ou des salles de bains d'hôtels et palaces parisiens », poursuit-il. Le carrelage d'une piscine est toujours un ouvrage délicat car il nécessite une mise en étanchéité parfaite.« Je pense que notre expérience dans le domaine des piscines, notre qualification Qualibat, nos formations à la mise en oeuvre de produits spécifiques proposées par nos fournisseurs ainsi que leurs recommandations, ont contribué à l'accession à ce chantier », précise le chef d'entreprise. Le travail consistait notamment à poser près de 1 300 m2 de grès cérame pour les plages, les vestiaires, les circulations et les bassins de rétention, et une partie de sol en EPDM(1) pour la zone ludique réservée aux plus petits. Les bassins de baignade, prévus en Inox, n'étaient pas concernés.« Les délais étaient relativement courts et tendus, précise Olivier Luquet, directeur des travaux chez LSR. Nous avions six mois pour la réalisation de l'ensemble des revêtements de sols, ce qui a représenté plus de 600 heures de travail en production, que nous avons effectuées en mobilisant deux chefs d'équipe en interne et une équipe d'applicateurs en sous-traitance. »

Olivier Luquet, directeur des travaux chez LSR.

« Plus de 600 heures de travail en mobilisant deux chefs d’équipe en interne et une équipe d’applicateurs en sous-traitance »

 

Vérification des supports incontournable

« La mise en oeuvre des produits d'étanchéité liquide sur ce type d'opération est assez technique. Elle nécessite un respect précis du cahier des charges relatif à chaque produit, et une intransigeance scrupuleuse dans la réception des supports. Nous accordons un soin tout particulier à bien vérifier la propreté de ces supports et qu'ils soient bien habilités à recevoir une étanchéité sous carrelage », précise Denis Estève. Et son collaborateur d'ajouter : « À titre d'exemple, nous avons réalisé quelques mosaïques décoratives, pour les sanitaires notamment, et il a fallu reprendre tous les supports plâtre et doublage au préalable. Un travail que nous avons assuré nous-mêmes pour plus de sécurité, en accord avec Eiffage. » Pour garantir la qualité auprès de leurs clients, les encadrants travaux de LSR passent quotidiennement sur leurs opérations en cours. Ils vérifient la bonne exécution des travaux et l'organisation des reprises éventuelles. Ils s'appuient notamment sur des fiches internes d'autocontrôle qualité, qu'ils remplissent au quotidien.« Les relations avec l'entreprise générale ont été excellentes, il n'y a pas eu d'obstacle quand il a fallu faire procéder aux reprises de supports ; les choses se sont passées en bonne intelligence et dans le bon ordre », témoigne Olivier Luquet.

Travail éprouvant en milieu confiné

L'existence de bacs de rétention pour stocker l'eau, la filtrer et la réinjecter dans les bassins constitue l'une des particularités de cet ouvrage. Mais pour les carreleurs, ces bacs ont été un véritable enfer, de surcroît pendant les grosses chaleurs de juin et juillet.«  Leur accès, limité à une ouverture en plafond par une trappe de 50 x 50 cm, impliquait de nombreuses contraintes pour l'approvisionnement en matériel et pour les conditions de travail, explique Olivier Luquet. Dans ces bacs de 25 m2 sur 2,70 m de hauteur, il fallait, en premier lieu, réaliser l'étanchéité, puis une pose collée de carreaux grès cérame au sol et sur l'ensemble des parois, pour terminer par un jointement des surfaces au mortier joint époxy, nécessitant le port de masques respiratoires à filtres, ainsi que l'utilisation d'eau chaude en permanence. Pour minimiser la quantité de joints époxy, nous avons préconisé l'emploi de carreaux de grand format (30 x 60 cm), mais le rendement pour ce genre de travail reste assez faible.

On ne couvre que 5 à 7 m2 par jour et par compagnon, au lieu de 20 à 30 m2 pour un jointement classique. » Pour La Société des Revêtements, ce chantier constitue une belle référence supplémentaire, qui contribue à asseoir la notoriété de l'entreprise et qui, espère-t-elle, lui ouvrira la porte d'autres projets de carrelage prestigieux comme, pourquoi pas, les futurs bassins pour les Jeux olympiques de Paris 2024 !

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