Un chantier très technique pour une rénovation exemplaire

En plein centre-ville de Caen, rue Caponière, les Ailes du Couvent jouxtant la chapelle du Bon-Sauveur ont fait l'objet d'un chantier de réaménagement exemplaire. Sur trois étages plus les combles, les anciennes chambres, les sanitaires et les salles communes ont été transformés en 24 logements. La salle du chapitre est, quant à elle, devenue un bureau. Outre la transformation des locaux, les travaux ont permis d'améliorer la sécurité et les caractéristiques thermiques et acoustiques de l'ensemble. Le bâtiment, en partie inscrit au titre des monuments historiques (façade et couverture notamment), impliquait de nombreuses contraintes de conception et de construction.

Pour mener à bien ce projet, Eiffage Construction Basse-Normandie (ECBN), qui était responsable du chantier, a été associé dès le début pour apporter son aide technique et chiffrer au mieux le montant des travaux. Une minutieuse préparation a permis d'obtenir rapidement le permis de construire. « Eiffage Construction Basse-Normandie a travaillé en amont de la signature du contrat pour ce chantier », souligne Pascal Pleuvy, le directeur d'ECBN, qui a suivi ce dossier de sa genèse à son terme. « L'entreprise a notamment fait réaliser des prototypes des menuiseries extérieures, pour les reproduire à l'identique, mais en incluant un double vitrage. Elle a aussi effectué un calepinage des reprises de façades en pierre de Caen. Grâce à cette préparation, l'architecte des bâtiments de France a donné son accord dans un délai de deux mois et sans réserve », précise-t-il.

À l'intérieur du bâtiment, les contraintes n'étaient pas moindres. Le chantier devait par exemple conserver les planchers et les escaliers tout en assurant la sécurité des utilisateurs et une amélioration des performances acoustiques et thermiques. Le bois, très présent dans l'édifice, a nécessité l'utilisation de peintures intumescentes (qui retardent la propagation du feu et empêchent le bois de se carboniser). « Pas question de couler du béton sur les planchers ! prévient Pascal Pleuvy. Dans les salles de bains, nous avons trouvé une solution technique pour poser le carrelage tout en assurant l'étanchéité et l'isolation acoustique. Idem pour les garde-corps des escaliers qui n'étaient plus réglementaires mais qu'on devait préserver. » Un travail d'adaptation et parfois des changements importants dans les plans de départ se sont révélés nécessaires. « Pour les planchers, on a dû renforcer certaines poutres, créer des plénums avec des faux plafonds sur suspentes avec amortisseurs et prévoir une grande épaisseur d'isolant acoustique », détaille-t-il.

Dans un environnement urbain particulièrement calme mais contraint, il a fallu en outre éviter les nuisances sonores, les poussières et ne pas gêner la circulation et le stationnement. L'opération a nécessité une communication approfondie avec les riverains et divers aménagements (horaires, plans de circulation adaptés, grand soin apporté au nettoyage des abords). Les déchets ont été valorisés à plus de 70 % et les conditions de travail du personnel sur le chantier ont été optimisées, en installant par exemple des échafaudages communs avec chariots élévateurs pour les matériaux.