Paru début 2018, le NF DTU 54.1 révisé apporte une première nouveauté de taille en intégrant, au titre des supports anciens, les supports non recouverts ou mis à nu, certains revêtements de sol en place, comme les carrelages ou assimilés, et certains sols coulés. Son domaine d'application s'étend désormais aux travaux neufs et à la rénovation, dans les locaux à usage pédestre et activités humaines usuelles.
L'intégration des sols anciens impacte le contenu du NF DTU et a des conséquences pour les maîtres d'ouvrage et pour les entreprises. « La situation est claire pour les supports neufs, dont les caractéristiques sont Connues du titulaire du lot de gros œuvre et se réfèrent aux normes d'exécution en vigueur, reprises dans les dossiers de consultation par les maîtres d'ouvrage, explique Pierre Husson, président de Conseil Résines, société spécialisée dans l'ingénierie, les études techniques et l'expertise, qui a présidé les travaux de la commission de normalisation. Pour les supports anciens, en revanche, si l'historique du local ne permet pas de retrouver leurs caractéristiques, il convient que le maître d'ouvrage diligente une étude préalable pour collecter les renseignements nécessaires à l'établissement de son dossier de consultation. »
Pour accompagner les maîtres d'ouvrage dans cette tâche, le nouveau NF DTU 54.1 intègre en annexe A de son cahier des clauses spéciales (CCS) un mémento qui précise les données essentielles devant figurer au dossier de consultation.
L'introduction des supports anciens a également des conséquences pour l'entreprise, qui s'engage à étudier les données fournies par le maître d'ouvrage pour définir des règles de mise en œuvre adaptées, en se référant pour cela à l'annexe D du cahier des clauses techniques (CCT) : « Préparation et traitement des supports anciens avant mise en œuvre des systèmes de revêtement ».
Second changement majeur introduit par la révision du NF DTU 54.1 : les supports susceptibles de présenter un risque de remontées d'humidité sont exclus de son domaine d'application.
« Dans la mesure où il n'existe pas d'essai normé pouvant figurer dans les critères généraux de choix des matériaux, les travaux de révision ont dû exclure ces supports à risque particulier du domaine d'application du NF DTU », précise Pierre Husson. Ceci est sans conséquence, car les entreprises applicatrices continueront d'intervenir sur ce type de support en faisant appel aux systèmes sous Avis technique proposés par les formulateurs.
Les bons moyens de garantir la qualité des ouvrages restent, sans aucun doute, de fournir aux entreprises applicatrices les bonnes conditions de mise en œuvre pour respecter ces règles de l'art, à savoir, entre autres, les conditions ambiantes prescrites (chauffage, taux d'humidité), le respect des temps d'attente entre chaque couche, le respect des temps de polymérisation et les délais de remise en service.