Sous-section 4 - L'amiante sous mode opératoire

Les mesures de protection des travailleurs contre les risques liés à l'inhalation de poussières d'amiante relèvent du Code du travail, du Code de la santé publique et des textes pris pour leur application. Parmi lesquels l'arrêté du 23 février 2012, stipulant que « les entreprises qui réalisent des travaux liés à l'amiante doivent former leur personnel », rappelle Sylvain Paillard, responsable de la filière Maintenance chez le bailleur social Adoma.
11:0008/09/2016
Rédigé par FFB Nationale
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Bâtimétiers Numéro 44 | Septembre 2016

Les mesures de protection des travailleurs contre les risques liés à l'inhalation de poussières d'amiante relèvent du Code du travail, du Code de la santé publique et des textes pris pour leur application. Parmi lesquels l'arrêté du 23 février 2012, stipulant que « les entreprises qui réalisent des travaux liés à l'amiante doivent former leur personnel », rappelle Sylvain Paillard, responsable de la filière Maintenance chez le bailleur social Adoma.

Objectif : protéger leur santé, mais aussi celle des occupants des bâtiments. Selon le décret du 4 mai 2012 relatif aux risques d'exposition à l'amiante, la sous-section 4 définit les dispositions particulières aux interventions sur des équipements, des matériaux ou des articles susceptibles de provoquer l'émission de fibres d'amiante. Elle oblige donc à mettre en œuvre un mode opératoire, d'autant que, « depuis le 1er juillet 2015, l'employeur doit veiller au respect de la valeur limite d'exposition professionnelle fixée à 10 fibres par litre sur 8 heures de travail, contre 100 fibres par litre auparavant, souligne Sylvain Paillard. L'employeur doit tout d'abord estimer le niveau d'empoussièrement avant le démarrage du chantier, puis le vérifier tout au long de celui-ci selon une échelle de 1 à 3, et mettre en œuvre des protections adaptées : moyens de prévention collectifs (MPC), équipements de protection individuelle (EPI) ou appareils de protection respiratoire (APR). » « Le mode opératoire donne l'information externe du niveau de prévention du chantier amiante », explique Imene Khiat, conducteur de travaux chez Acorus, entreprise générale située à Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne). Quel que soit le mode opératoire, « il décrit l'ensemble de l'intervention au travers de neuf points ». Il s'agit par exemple de la nature de l'intervention, des matériaux concernés, de la fréquence et des modalités de contrôle du niveau d'empoussièrement ou encore des méthodes de travail et moyens techniques mis en œuvre. « Il est très détaillé, note Sylvain Paillard. Il aide à préparer la zone d'intervention, rappelle par exemple qu'il faut couper une VMC si elle est en route, et avoir tous les outils dont le compagnon a besoin. S'il n'a que 2 h 30 de vacation, il ne faut pas qu'il perde son temps à vérifier qu'il ne manque de rien. » Le mode opératoire détaille aussi les caractéristiques des équipements utilisés pour la protection et la décontamination des travailleurs ainsi que celles des moyens de protection des autres personnes qui se trouvent sur le lieu ou à proximité de l'intervention, les procédures de décontamination, de gestion des déchets, les durées et temps de travail.

UTILISATION D'UNE POCHE DE GEL

« Le mode opératoire est là pour sécuriser l'intervention des techniciens sur le chantier en limitant les risques de contamination, et il est valable pour un type de matériau », ajoute Imene Khiat. Adoma, par exemple, qui créée des modes opératoires de premier niveau d'empoussièrement inférieur à 5 fibres par litre par 8 heures, a développé une méthode de réduction du niveau d'empoussièrement pour s'affranchir des obligations réglementaires (sédimentation continue, aspiration à la source par l'utilisation d'un aspirateur THE 1, mais aussi abattage des poussières). « Les équipements nécessaires à l'application et à la maîtrise de ces exigences sont contraignants et encombrants, explique-t-elle. Un électricien, par exemple, n'est pas un désamianteur. Or, lorsqu'il a deux trous à percer au plafond pour installer un détecteur avertisseur autonome de fumée, il faut qu'il puisse le faire facilement. » D'où l'idée, pour percer les murs et les dalles de sol, d'utiliser une poche contenant un gel destiné à l'origine à réaliser des échographies. Il suffit de la coller au niveau du percement pour qu'elle puisse capter les poussières émises. « C'est facile à mettre en œuvre et pratique », reprend Sylvain Paillard. Et cette poche répond à l'objectif voulu : retirer de la phase de décontamination le processus classique des travaux de perçage, sans mettre en danger ni les travailleurs, ni les usagers des bâtiments.

GNA-FFB (Groupement national amiante), www.amiante.ffbatiment.fr

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