« Un jour, on se demandera comment on travaillait avant le BIM »

À la tête d'une entreprise de menuiserie et d'agencement de 45 personnes, Patrick Maillard s'est intéressé au BIM dès 2014. De simple curieux, il est devenu expert pour partager ses connaissances. Confidences d'un ambassadeur du BIM.
11:0007/12/2017
Rédigé par FFB Nationale
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Retrouvez ce dossier dans notre revue Bâtimétiers
Bâtimétiers Numéro 49 | Décembre 2017

« J'ai mis un pied dans le BIM fin 2014, au moment du lancement du Plan transition numérique dans le bâtiment, suite à l'annonce par Sylvia Pinel, ministre du Logement, d'une mission sur le numérique pour le bâtiment qui nous avait été relayée en assemblée générale de l'UMB-FFB. À l'époque, il y avait beaucoup d'inquiétudes sur les contraintes que ce BIM allait générer pour les entreprises. J'ai décidé de prendre les devants et de m'y intéresser. J'avais beaucoup de questions et peu de réponses, car les acteurs engagés dans le mouvement étaient rares. Alors, j'ai cherché l'information, au niveau français et international, et je me suis engagé dans des groupes de travail.

 

Dans l'entreprise, j'ai rapidement nommé un référent BIM, le responsable du bureau d'études. Comme je tenais à mettre les équipes en appétence sur le sujet, je leur ai apporté l'information petit à petit via des réunions d'échanges par niveau d'implication et fonction, en pointant les avantages du BIM. Nous avons investi, notamment dans un ordinateur pouvant supporter la maquette numérique. Quant au logiciel de la maquette, j'ai privilégié la location afin d'avoir toujours une version à jour puis un logiciel métier acceptant le format IFC et enfin un logiciel de métré. Aujourd'hui, nous sommes prêts, capables d'aller même au-delà des attentes des donneurs d'ordre. Les lots de finition sont encore les oubliés du BIM qui ne sera imposé dans un premier temps que pour les lots techniques ou de structure. Toutefois, cela devrait rapidement évoluer.

 

Je conseille à tous les entrepreneurs d'aller vers le BIM. S'ils ne le font pas, ils prennent le risque qu'un client leur dise « Vous ne maîtrisez pas le BIM, je ne travaille plus avec vous ». Maintenant, cela va aller très vite et on se demandera comment on travaillait avant. Il faut s'y préparer, car il y a un temps d'adaptation pour être parfaitement à l'aise avec une maquette numérique et ses process. Pour notre filière bois, la 3D est déjà une formalité d'usage depuis plusieurs années, ce n'est pas le cas pour beaucoup d'autres lots de la construction.

De plus, le BIM n'a pas qu'une finalité de géométrie dans la maquette numérique, il s'agit de la comprendre comme maquette « intelligente », qui contient les objets composant le bâtiment, leurs caractéristiques physiques, techniques et fonctionnelles et les relations entre ces éléments. »

Mémento de l'entrepreneur
  • Se convaincre que le BIM est fait pour votre entreprise.
  • La phase d'adoption du BIM est différente de la phase d'implémentation.
  • Se familiariser avec l'idée du BIM et rassembler le maximum d'informations.
  • Évaluer la situation dans votre entreprise.
  • Cibler les employés qui pourraient être moteur dans le déploiement du BIM.
  • Identifier les forces et faiblesses de chacun.
  • Choisir son référent dans l'entreprise, celui qui saura le mieux s'adapter aux changements de processus et de logiciels, le plus motivé et le plus enthousiaste face aux défis.
  • Investir et assurer un déploiement du BIM adapté à l'entreprise.
Pour en savoir plus

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