À Bordeaux, on se chauffe gratuitement grâce à un radiateur connecté

De l'extérieur, c'est un beau radiateur électrique habillé d'aluminium noir. Mais à l'intérieur, aucun doute, c'est bien un ordinateur avec des circuits imprimés et des calculateurs connectés à Internet via la fibre optique. Le radiateur-ordinateur, baptisé QH-1, reçoit des données et les traite pour des entreprises clientes d'une start-up implantée à Montrouge (Hauts-de-Seine). La chaleur produite par les calculs chauffe la pièce et peut être réglée en faisant varier la quantité de données traitées.
11:0011/06/2019
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Bâtimétiers Numéro 55 | Juin 2019

De l'extérieur, c'est un beau radiateur électrique habillé d'aluminium noir. Mais à l'intérieur, aucun doute, c'est bien un ordinateur avec des circuits imprimés et des calculateurs connectés à Internet via la fibre optique. Le radiateur-ordinateur, baptisé QH-1, reçoit des données et les traite pour des entreprises clientes d'une start-up implantée à Montrouge (Hauts-de-Seine). La chaleur produite par les calculs chauffe la pièce et peut être réglée en faisant varier la quantité de données traitées. L'idée est d'installer dans des logements une puissance de calcul habituellement concentrée dans de vastes data centers dont les besoins en refroidissement sont colossaux.

 

Le bailleur social Gironde Habitat a retenu cette solution de chauffage pour sa nouvelle résidence « Florestine » à Bordeaux, dont la construction a été confiée au groupe GCC. « Le bâtiment a été conçu en BIM et intègre plusieurs innovations, dont l'utilisation de béton recyclé pour la superstructure et une façade à ossature bois, explique Sébastien Michaux, directeur régional Sud-Ouest chez GCC. Les radiateurs connectés ont été achetés par le maître d'ouvrage, tandis que leur maintenance est assurée par le fournisseur, qui se charge aussi de rembourser à l'usager la consommation énergétique liée à leur fonctionnement. » Gironde Habitat, qui évalue l'économie pour un locataire à environ 50 euros par mois, propose ainsi une contribution concrète à la lutte contre la précarité énergétique. Une telle mise en œuvre dans un bâtiment neuf constitue une première mondiale.

 

Le radiateur QH-1 offre également d'autres services comme le wifi gratuit, une tablette permettant de recharger des appareils sans fil et, via une application, une remontée d'informations sur la qualité de l'air intérieur ou les consommations du logement. « Je crois en cette start-up, ajoute Sébastien Michaux. Son modèle est vertueux et tout le monde s'y retrouve : les entreprises disposent de plus grandes capacités de calcul, les usagers d'un chauffage gratuit et le bailleur social réalise des économies, au niveau de la construction du bâtiment et de sa maintenance. » Comme le chauffage électrique, la mise en oeuvre de ces radiateurs permet une simplification technique du bâtiment.

 

Après la résidence « Florestine », les radiateurs QH-1 sont en cours de déploiement au collège Jean-Jaurès de Cenon (Gironde). « GCC a remporté le marché public de rénovation-extension du collège de Cenon, dans le cadre d'un marché global de performance, indique Sébastien Michaux. Les radiateurs QH-1 seront déployés dans la partie administration et les logements de fonction. Ces zones pourront ainsi fonctionner en différé par rapport aux salles de classe, sans avoir recours à la chaudière du site. Par ailleurs, cela nous permet d'offrir à l'usager un confort supplémentaire puisqu'il peut régler son chauffage, bureau par bureau, même dans le cadre contraint d'une obligation de performance globale. »

 

Enfin, ces radiateurs étant des routeurs wifi, ils permettront d'avoir une connexion Internet en tout point du collège.

Pour l'instant, les QH-1 sont plutôt destinés aux bailleurs, entreprises et gestionnaires d'établissements (d'enseignement ou de santé). Cependant, la start-up propose déjà une version destinée aux particuliers et adossée à une rémunération en crypto-monnaie.

Pour en savoir plus

EGF.BTP (Entreprises générales de France-BTP), tél. : 01 40 69 52, www.egfbtp.com

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