Étais télescopiques : bien les choisir et bien les mettre en œuvre

Pour prévenir au mieux les risques d'effondrement des ouvrages provisoires, les entreprises de construction ont tout intérêt à choisir soigneusement leurs étais télescopiques, en privilégiant les produits conformes à la norme européenne ou, à défaut, ceux qui sont accompagnés d'abaques de reprise de charge établis par des laboratoires ou bureaux d'études fiables.
11:0011/06/2019
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Bâtimétiers Numéro 55 | Juin 2019

Omniprésents sur les chantiers, notamment de maçonnerie, les étais télescopiques ont pour fonction soit de soutenir horizontalement les dalles en béton, soit de stabiliser verticalement les banches ou les éléments préfabriqués pendant les phases provisoires de coulage et de durcissement. Cependant, la qualité de ces outils, composés le plus souvent de deux tubes en acier qui s'emboîtent l'un dans l'autre (le fût et la coulisse), dont la longueur est réglable grâce à une broche ou une goupille et qui se terminent à chaque extrémité par une semelle, doit faire l'objet de toutes les attentions de la part des entreprises utilisatrices. Ils sont censés en effet garantir la stabilité et la solidité des ouvrages provisoires, et donc la sécurité des compagnons sur le chantier, tout accident pouvant engager la responsabilité du chef d'entreprise.

Mais le choix du bon étai télescopique n'est pas simple : « En l'absence de marquage CE, et donc de performances minimales à respecter et à afficher, les professionnels ont tout intérêt à porter leur choix sur les produits conformes à la norme européenne NF EN 1065 'Étais télescopiques réglables en acier', assure Laurent Saint-Jean, président de la section 'Coffreurs étayeurs' du SFECE-FFB. En l'absence de norme, on pourra se diriger vers un produit accompagné d'une notice détaillée comportant des abaques de reprise de charge. En cas d'absence de norme et d'abaques, l'achat du produit est fortement déconseillé. »

 

Seule la conformité à la norme européenne, d'application volontaire, apporte une réelle garantie de reprise des charges et de maîtrise du risque d'effondrement. En effet, la norme permet, grâce à des essais normalisés, de classer les étais selon deux paramètres : leur résistance caractéristique nominale, exprimée en daN (décanewton) et représentée par les lettres A, B, C, D ou E, et leur longueur d'extension maximale, exprimée en décimètres, de 25 à 55. À titre d'exemple, la norme indique, pour un étai classé A25 (résistance 2 040 daN), le tableau de charge comportant les valeurs décroissantes jusqu'à l'extension maximale de 2,5 m. En résumé, la norme NF EN 1065 établit la résistance caractéristique nominale des étais selon la classe et la longueur d'extension nominale. Attention cependant, certaines performances évaluées dans le cadre de la norme, par la méthode de calcul qui est basée sur des données théoriques, comme un aplomb parfait, ont pu se révéler surévaluées par rapport à la réalité. En l'absence de norme, le fabricant peut faire état des performances de ses produits établies selon ses propres méthodes d'essais, sous forme d'abaques des reprises de charge. Dans ce cas, on pourra juger de la fiabilité des essais en s'assurant qu'ils émanent d'un laboratoire reconnu sur le marché français et européen, et non d'un laboratoire d'origine plus lointaine avec impossibilité d'évaluer le sérieux de leur réalisation.

 

Si elle permet d'évaluer les performances du produit, la norme NF EN 1065 ne donne pas d'information sur l'utilisation des étais. Il convient donc avant toute chose de vérifier le bon état de fonctionnement du matériel, et de se conformer aux notices fournies par le fabricant. La mise en oeuvre des étais comporte une vérification de l'aplomb qui conditionne les performances de reprise de charge affichées, et le respect du plan d'étaiement fourni par le bureau des méthodes de l'entreprise, avec éventuellement des coefficients qui prennent en compte les surcharges ponctuelles de l'ouvrage. Enfin, il faut parfois suivre un plan de retrait des étais, en procédant à une décompression qui respecte l'intégrité du matériel1. La durabilité dans le temps des étais dépend à la fois de leur finition, de préférence galvanisée à chaud, de leur entretien et de leur stockage dans de bonnes conditions et à l'abri de la corrosion.

Pour en savoir plus

SFECE-FFB (Syndicat français de l'échafaudage, du coffrage et de l'étaiement), tél. : 01 40 55 13 00, www.echafaudage-coffrage-etaiement.org

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Voir fiche prévention E3 F 10 14 de l'OPPBTP.

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