Sur les anciens terrains PSA Peugeot Citroën à La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) se dresse désormais le Campus d’Engie développé par Nexity. Le projet a été imaginé par un groupe de trois cabinets d’architectes parisiens : l’agence SCAU, Chaix & Morel et associés, et l’agence Art & Build. Cet éco-campus aux 37.500 m2 de structure bois comprend un espace cœur de 6.000 m2 dédié à la création et à l’innovation, pensé comme « hybride et bouillonnant » par ses concepteurs. En son rez-de-chaussée, les collaborateurs et visiteurs d’Engie transitent sous une majestueuse vague de bois, réalisée par l’entreprise Brard Menuiserie Agencement, installée à Alfortville (Val-de-Marne).
C’est un ouvrage sur mesure atypique. En faisant un plafond décoratif, nous avons réalisé un véritable puits carbone », annonce d’emblée Patrick Maillard, président de Brard Menuiserie Agencement et de l’UMB-FFB depuis juin 2024. Toutes les pièces ont été conçues dans les ateliers d’Alfortville en chêne français, issu de forêts gérées de manière durable. « C’est une règle chez nous et un atout différenciant auprès de nos clients, car la tendance est de prioriser des matériaux renouvelables fabriqués en France », confie David Mallard, directeur général de l’entreprise.
PEFC, FSC ou Bois de France, « ces labels sont quasiment devenus une norme pour la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre. Ils sont presque systématiquement inclus dans les appels d’offres car ils accompagnent les certifications qui évaluent la performance environnementale des bâtiments. Or, nous réalisons beaucoup de chantiers avec différents labels environnementaux en Breeam(1). Il n’est pas envisageable d’y répondre sans ces labels qui traduisent une réelle volonté d’utiliser des bois français en priorité ou européens », développe le directeur général.
Pour ce chantier emblématique d’une démarche vertueuse où le bois est roi, huit compagnons sont intervenus durant cinq mois pour mettre en œuvre 3 280 pièces de section 100 × 30 mm « avec des longueurs qui varient de 50 à 90 cm, toutes fabriquées dans nos ateliers, détaille David Mallard. Une ossature primaire a été réalisée pour supporter le poids, et une ossature secondaire où fixer les lames de bois plus ou moins longues à intervalles réguliers pour former une vague de près de 900 m2 ».
Le calcul du dimensionnement en amont de la fabrication et de la pose a été une phase cruciale. « Tout a été modélisé en 3D et intégré dans une maquette numérique, pour ce chantier réalisé en BIM que nous maîtrisons parfaitement », indique Patrick Maillard, en revêtant sa casquette d’ancien premier président du groupe de travail BIM Bois et Transition numérique du CSF Bois (Contrat stratégique de filière bois). Et cette modélisation a eu d’autres atouts. « Face à la dimension de l’ouvrage et au nombre de corps d’état, le BIM, qui a bien été alimenté par tout le monde, nous a permis de voir tout de suite les difficultés », précise David Mallard.
Avec une contrainte logistique pour ce plafond aux 3.280 sections de bois, « nous intervenions à 6 m de hauteur sur des nacelles et des échafaudages et nous avancions en même temps que les lots techniques qui installaient leurs réseaux. Le BIM nous a beaucoup aidés car les interfaces ont été très bien gérées également grâce à une bonne communication entre tous ». Un savoir-faire complètement maîtrisé pour un ouvrage d’exception : « C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Bouygues Bâtiment Île-de-France nous a consultés pour réaliser ce plafond monumental du Campus d’Engie : nous avons cette technicité particulière au plus près des normes, des technologies nouvelles et en anticipation des évolutions du marché », explique le directeur général.
De quoi faire des vagues monumentales en bois relevant d’un ouvrage complexe parfaitement maîtrisé.
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