Génie climatique : réduire le risque de gêne acoustique
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« Il faut enfin prendre en compte un aspect psychologique : des équipements visibles seront perçus comme plus bruyants. Mieux vaut donc les dissimuler à l’intérieur ou au sein d’enclos », insiste Frédéric Saint-Pol. Si les équipements sont justement disposés à l’intérieur du bâtiment, il faut considérer les multiples voies de transmission du bruit. Celui-ci peut se propager via des orifices d’aération, au travers des parois, au niveau des traversées, par les ouvrants, les réseaux de distribution aéraulique, hydraulique, frigorifique, les gaines techniques…
D’une manière générale, pour prévenir la propagation des vibrations, il faut éviter les liaisons rigides entre les supports des équipements et la structure du bâtiment. En neuf, le choix d’implantation des locaux techniques destinés à recevoir les équipements doit privilégier l’éloignement ou éviter un placement en dessous ou au-dessus des zones sensibles. Le cas échéant, des blocs-portes acoustiques ou sas doivent être privilégiés, accompagnés d’un dispositif de fermeture automatique.
Dimensionnement et cheminement des canalisations et conduit
Les bruits provenant des canalisations hydrauliques, engendrés par la dilatation des canalisations, la vitesse et la turbulence de l’écoulement du fluide ou encore la présence de gaz (notamment l’air) doivent, quant à eux, faire l’objet d’une attention particulière. Le premier réflexe doit être de désolidariser les canalisations de la structure, à l’aide de colliers de fixation résilients, qui permettent la libre dilatation (hors points fixes), de colliers isophoniques et de suspentes antivibratiles.
Le placement d’une canalisation dans une gaine ou son isolation favorisent également la réduction sonore. Pour éviter les phénomènes de sifflement et coups de bélier, le diamètre de canalisation d’eau sanitaire doit être calculé de façon à ne pas dépasser les vitesses maximales recommandées : 2 m/s pour les canalisations en sous-sol, vides sanitaires et locaux techniques ; 1,5 m/s pour les colonnes montantes. Les bruits d’écoulement peuvent être minimisés en réduisant le nombre d’accidents (coudes, tés, jonction), susceptibles de créer des turbulences ou cavitations. La mise en place d’un réducteur de pression pour l’eau sanitaire peut être utile ; elle est réglementaire au-delà d’une pression statique de 4 bars au point de soutirage.
En outre, afin d’éliminer la présence de gaz dans le fluide caloporteur ou l’eau véhiculée, l’installation doit être dotée de purgeurs ou séparateurs d’air automatiques aux points hauts de l’installation. Concernant les conduits aérauliques, le même principe que pour les canalisations prévaut : dimensionner correctement le réseau et optimiser le trajet en évitant les accidents sur le cheminement du conduit.
Excepté dans le cas où ceux-ci s’avèrent utiles pour réduire l’interphonie, c’est-à-dire la transmission du bruit d’un local à un autre par les conduits d’aération rigides ou de désenfumage. L’installation de pièges à son est également indispensable, tout comme le recours à des grilles acoustiques au niveau des ouvertures servant à l’aération, à la prise ou au rejet d’air.
Enfin, il est important de noter que l’entretien régulier et la maintenance des installations ont une incidence directe sur leurs performances acoustiques, qui se dégradent naturellement au fil du temps : embouement du réseau de chauffage, déséquilibrage des débits, problème mécanique sur une pièce en mouvement, dépôt calcaire sur les vannes, filtre partiellement ou totalement bouché, radiateurs ayant besoin d’être purgés…
Choisir ses équipements et évaluer la gêne acoustique
Prévenir la gêne acoustique nécessite de prendre en considération cette problématique lors de la phase de conception et lors de la mise en œuvre, avec le respect des bonnes pratiques évoquées. Mais le choix des équipements a également son importance.
Le niveau de puissance acoustique figure systématiquement dans les documents techniques du fabricant. Concernant la robinetterie, le critère acoustique intègre ainsi le classement ECAU pour simplifier le choix. Pour les chaudières ou centrales de traitement d’air, il faudra également veiller à ne pas sous-dimensionner les équipements : « Viser un taux de charge de 80 % plutôt qu’une utilisation à plein régime permet de prolonger la durée de vie des machines et de limiter les nuisances sonores », confirme Frédéric Saint-Pol.
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