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- Restauration du patrimoine
À Rennes, une restauration de haut vol

Elle a ensuite taillé les blocs bruts dans son atelier, avant de les acheminer sur site. Les tailleurs de pierre et maçons ont ensuite déposé délicatement les pierres à changer, étayé les parties supérieures puis reposé et calé les pierres refaites avec des joints refaits comme à l’existant. « Le ciment n’existant pas à l’époque, c’est un mortier, mélange de chaux et de sable, qui est utilisé pour les joints. Cette technique est une autre particularité de ces chantiers de restauration.
Dans ce cas de figure, plusieurs essais de convenance ont été réalisés avec des sables différents, et soumis à l’approbation de l’architecte », détaille Romain Brégent. Pour le rempart, l’entreprise a restauré et recréé certaines meurtrières et bouches de tirs, à partir d’un granit de provenance locale. Dans le but de conserver les vestiges des remparts et des parements des tours, elle a eu recours à la technique de la cristallisation : tout ce qui était instable a été purgé et le reste a été consolidé avec du mortier de chaux.
Les travaux ont également porté sur la réfection des maçonneries de moellons et leur reprise sur la muraille antique ainsi que sur les parties de rempart. Enfin, les baies géminées ont été retaillées, sous la supervision cette fois d’un architecte des Bâtiments de France.
Dans les particularités du projet, on peut noter le partenariat noué avec la Ligue protectrice des oiseaux (LPO) pour recréer des cavités dans les maçonneries des tours et des remparts, afin de favoriser la nidification des martinets, une espèce protégée. Là encore, l’entreprise a dû être force de proposition et de technicité. « Un impératif sur ces chantiers de restauration qui doivent conserver leur patine », conclut Romain Brégent.
Chiffres-clés
- L’entreprise Joubrel compte 12 tailleurs de pierre, 18 maçons bâti ancien et 7 apprentis.
- Le chantier a mobilisé entre quatre et huit personnes sur site en permanence.
- 1 450 pierres ont été changées, soit un volume de 40 m3.
- 3 200 m2 d’échafaudage.
- 2 350 m2 de joints à la chaux.
- 90 m3 de reprise en maçonnerie de moellons.