Construction d'une crèche passive à Charleville-Mézières : un modèle d'excellence écologique

Construite en dix-huit mois avec un budget de 2.670.000 euros HT, la nouvelle crèche passive de Charleville-Mézières (25 berceaux) s’étend sur une parcelle de 1.036 m². Le bâtiment se distingue par une architecture douce, avec un volume rectangulaire en rez-de-chaussée recouvert d’une toiture pliée et végétalisée pour offrir une continuité visuelle avec le parc voisin. L’entreprise Le Bâtiment Associé, basée à Muizon (Marne), a pris en charge de nombreux lots, comme le gros œuvre et la charpente.
La conception de la crèche s’est inscrite dans le cadre d’un concept pédagogique innovant fondé sur l’itinérance ludique. Ce principe qui permet aux enfants de circuler librement entre différents espaces ouverts a influencé la conception de la structure bois. « Nous avons réduit au maximum le nombre de poteaux et de refends pour créer des espaces plus fluides. La construction de la charpente a notamment représenté un défi, car nous avons dû optimiser les poteaux intégrés dans les cloisons », précise Vincent Delsinne, architecte du projet spécialisé dans les constructions passives.
Les larges cloisons vitrées assurent également une visibilité entre les espaces pour favoriser les interactions entre les enfants. Le principe du bâtiment passif repose sur une enveloppe bien isolée afin de réduire les besoins en chauffage et d’optimiser les économies d’énergie.
Pour atténuer les pertes de chaleur de l’enveloppe du bâtiment, le choix s’est porté sur une ossature entièrement en bois, isolée avec de la ouate de cellulose, et des menuiseries extérieures en bois-alu avec du triple vitrage. « À l’extérieur, nous avons opté pour un bardage bois de douglas. À l’intérieur, un doublage en fibre de bois complète l’isolation », indique Vincent Delsinne.
L’étude thermique a été menée en amont avec l’architecte, le bureau d’études Energelio et la Maison du Passif, organisme qui gère la labellisation. Plusieurs tests d’étanchéité à l’air, essentiels durant la construction d’un bâtiment passif, ont été réalisés à différentes étapes pour tester en pression et en dépression l’enveloppe du bâtiment et détecter les éventuelles fuites. Ces contrôles réguliers, qui se sont avérés positifs, ont permis aux entreprises d’intervenir de manière ciblée pour garantir une étanchéité à l’air optimale.
Autre défi du chantier, 51 pieux en béton ont dû être installés sous une dalle isolée placée sous le bâtiment en raison d’un sol avec une portance assez faible. « Ces pieux ont dû être isolés sur une partie de leur hauteur afin de réduire les ponts thermiques, ce qui a représenté une difficulté technique peu courante pour ce type de construction », souligne Vincent Delsinne. Défi réussi : la crèche passive Simone-Veil a ouvert ses portes aux enfants en janvier 2025.