Alors que la crise du logement reste au cœur de l’actualité, cette manifestation a permis, lors de deux tables rondes, de mettre en lumière les besoins en logements, d’identifier des pistes pour les traduire en politiques concrètes, au niveau national comme local, et de se pencher sur l’impact de ces dernières en termes d’aménagement du territoire.
420 000 nouveaux logements par an jusqu’en 2035
À l’issue de cet évènement, la FFB a appelé à une politique de planification du logement en évaluant, sur la base d’une étude du service des données et études statistiques (SDES) du ministère de l’Aménagement du territoire, les besoins à 448 000 nouveaux logements par an jusqu’en 2035. Le SDES table, en effet, sur une nette augmentation du nombre de ménages d’ici à 2030, dont découle un besoin de 208 000 nouvelles résidences principales chaque année entre 2020 et 2030, puis de 194 000 d’ici à 2050.
En détail, la FFB retient le scénario sociodémographique haut de l’Insee (déjà dépassé depuis 2022), la résorption des 1,3 million de situations de non ou de mal-logement sur deux quinquennats, et un renforcement de la lutte contre la vacance structurelle là où existent des besoins.
Albane Gaspard, de l’Ademe, et Pierre Madec, de l’OFCE1, ont souligné la nécessité de tenir compte d’éventuels changements de comportement à l’horizon 2050, mais aussi de définir précisément quels types de logements il faut construire et pour qui. Au titre de la prise en compte des ruptures potentielles, Laurence Herbeaux, directrice du Réseau des CERC, a rappelé les travaux du GIE sur les besoins de logements associés à la réindustrialisation du territoire.
Une action publique à envisager
Après la présentation de la récente et fondamentale étude sur les besoins en logements à l’horizon 2050 réalisée par le SDES, Philippe Servalli, président de la commission économique de la FFB, a indiqué qu’il en retenait des besoins en construction de 420 000 logements par an sur 2026-2035 (cf. graphique), bien au-delà des quelque 260 000 mises en chantier estimées sur 2024 et 2025. Ce besoin, présent partout sauf dans la zone d’emploi de la Tarentaise (Savoie), s’atténuerait après 2035, mais la prospective à cet horizon reste fragile.
De l’estimation statistique à l’action publique
Viviane Artigalas, sénatrice des Hautes-Pyrénées, Jean-François Copé, Frédéric Cuvillier et Emmanuel Denis, respectivement maires de Meaux, de Boulogne-sur-Mer et de Tours, ainsi que Pierre Duplaa, président de la fédération du BTP des Hautes-Pyrénées, ont ensuite confirmé l’importance des besoins au regard des résultats de l’étude sur leur territoire et discuté des manières d’y répondre. Ils ont convergé sur la nécessité de s’appuyer sur les maires, qui connaissent bien leur territoire.
Olivier Salleron a donc appelé à « une véritable politique du logement » à hauteur des besoins, une planification ressortant à cet égard « indispensable ». Il a enfin souligné que le logement serait au cœur de la campagne des municipales et que la FFB porterait plusieurs propositions pour mieux répondre aux besoins de nos concitoyens.
En présence d’experts et d’élus, Olivier Salleron a réaffirmé son appel à « une vraie politique du logement », une planification semblant à cet égard indispensable.
Revivez l’intégralité du Sommet de la construction en vidéo.