Tous les chantiers sont délimités par des grilles et des barrières. Et pour cause : il faut empêcher les intrusions. Le constructeur est juridiquement gardien de l’ouvrage en cours selon les principes généraux de la sécurité civile, tout comme l’entrepreneur qui exerce un pouvoir d’usage, de direction et de contrôle. Cette délimitation évite aussi les vols et dégradations.
Sur les échafaudages, les périmètres sont plus difficiles à protéger. Axelle Autin-Piquart, dirigeante de la société Alsyec (Marcoussis, Essonne), qui assure « de père en fille » la sécurité de ce type d’ouvrages, décrit ainsi un phénomène éclairant : « Nous avons des pics d’intervention le 14 Juillet. Des personnes s’installent sur les plateformes devant leurs fenêtres pour profiter du feu d’artifice. » Pour éviter tous risques d’intrusion sur les échafaudages, même sans intention malveillante, son entreprise déploie un système de contrôle d’accès hors horaires de chantier. Des détecteurs radio sans‑fil sur les premiers niveaux de l’échafaudage communiquent avec un équipement autonome, lui-même relié à un service de télésurveillance. « Le système filme une dizaine de secondes. Mais nous intervenons quel que soit le type d’intrusion, même s’il s’agit d’un compagnon, car un intrus peut très bien se faire passer pour un ouvrier. La levée de doute nous permet de gérer l’intervention en fonction de l’action vue sur la vidéo : un habitant qui utilise l’échafaudage comme terrasse, nous envoyons un agent de sécurité ; un individu malveillant qui regarde par une fenêtre ou qui la casse, nous appelons la police et intervenons en parallèle. »