A Saint-Malo, focus sur un chantier écoresponsable de résidences neuves

La construction de la résidence Villa Hermine à Saint-Malo inaugure une nouvelle ère dans l’utilisation de matériaux de construction durables. Ce projet audacieux introduit pour la première fois dans la région l’utilisation de blocs biosourcés pour des logements collectifs.
7:0510/06/2025
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Bâtimétiers Numéro 79 | juin 2025

Piloté par le promoteur immobilier Kaufman & Broad, le chantier Villa Hermine se situe au cœur de la station balnéaire de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), à proximité du quartier historique de Saint-Servan et de la gare TGV.

 

Cette résidence de quinze logements de quatre à cinq pièces en duplex ouverts sur un jardin privatif, une loggia en bois ou une terrasse plein ciel se veut particulièrement performante en matière de durabilité, sans sacrifier les critères esthétiques de la région. L’architecture rappelle les villas malouines, avec des façades couleur terre et une couverture en ardoise et zinc. Les bâtiments doivent également se plier aux nouveaux paliers de la réglementation environnementale qui s’applique aux constructions neuves en 2025, en vue d’offrir aux futurs habitants un confort optimal et des charges énergétiques réduites.

 

Le programme de Saint-Malo devait ainsi répondre à plusieurs contraintes : relancer la construction neuve et maintenir l’équation économique du chantier tout en restant en conformité avec la RE 2020. Pour relever ces défis, la municipalité et le maître d’ouvrage ont souhaité utiliser des matériaux durables pour la construction de trois façades de la Villa Hermine afin d’atteindre un label niveau 3 biosourcé. Concrètement, les façades sont réalisées avec des blocs de coffrage biosourcés en bois-ciment conçus à 100 % à partir de déchets de scierie, que l’on remplit ensuite de béton.

 

Le type de bloc utilisé, le 38/14, apporte 42 kg de biosourcé par mètre carré de façade. Le matériau qui constitue les blocs est obtenu en mélangeant des résidus de scierie broyés, l’eau et le ciment à un minéral naturel : il devient ainsi inerte et résistant aux insectes, aux parasites et aux moisissures.

© DR

 

Déjà utilisés depuis quarante ans en Europe, notamment en Italie, ces blocs biosourcés sous DTA(1) du CSTB (no 16.14-695_V2) permettent notamment de réduire la pénibilité du travail des ouvriers, avec un poids de seulement 11 kg contre environ 18 kg pour un bloc classique. Maniables et faciles à mettre en œuvre, ces blocs identifiables par un code couleur sont posés à sec, ce qui élimine les inconvénients dus à l’emploi du mortier.

 

Autre avantage : l’isolation est intégrée dans le bloc, avec une excellente performance thermique et phonique et une solide résistance au feu. Avec un complexe de 38 cm et un déphasage thermique supérieur à 14 heures, les blocs réduisent la dépendance à la climatisation en maintenant une température intérieure agréable, un paramètre qui devient crucial avec l’accélération du réchauffement climatique, notamment dans les régions méditerranéennes. 

 

Si la construction biosourcée coûte environ 25 % de plus que les méthodes traditionnelles de gros œuvre, l’efficacité énergétique des blocs permet d’économiser sur d’autres postes et de rester compétitif en coût global. Une fois la pose finie et le remplissage béton effectué, le mur est en effet déjà terminé avec des caractéristiques sismiques, thermiques et acoustiques sans qu’aucune autre intervention ne soit nécessaire, ce qui engendre un gain considérable sur les coûts de main-d’œuvre et les frais généraux.

 

Utiliser des modes constructifs vertueux permet également de donner du sens aux métiers du bâtiment auprès des jeunes générations, particulièrement engagées dans la prise en compte des défis environnementaux. En alliant matériaux biosourcés et optimisation des coûts, le projet Villa Hermine offre donc une solution concrète aux impératifs écologiques et économiques du secteur du bâtiment. La livraison de cette résidence R + 3 dont le gros œuvre est assuré par le groupe CCE Constructions, implanté à Pleudihen-sur-Rance (Côtes-d’Armor), est prévue au deuxième trimestre 2026.

 

  1. Document technique d’application

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