Un chantier médiéval hors norme en Gironde
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Une démarche rigoureuse
« Nous sommes partis d’une page blanche, en nous référant toutefois aux codes architecturaux et historiques des bâtiments de la région », raconte Valéry Ossent. La conception de chaque édifice exige un travail minutieux de documentation en amont. C’est donc à un véritable travail d’archéologie expérimentale que se livre cette équipe d’experts méticuleux. Quant à la phase travaux, un comité de pilotage veille à son bon déroulement pour retrouver les gestes, les outils et les techniques d’antan.
« Il faut désapprendre ce que l’on sait, être ingénieux et faire simple », glisse le chef d’orchestre du projet. Le chantier a certes un pied dans le passé, mais un autre dans le présent. Tout d’abord, les normes de sécurité contemporaines sont respectées. Celles-ci ne font pas obstacle à l’avancée des travaux, ces derniers ne nécessitant pas de machines, d’électricité ou de fondations en profondeur. Ensuite, dans une logique de sobriété, les matériaux sont naturels (terre, paille, bois, etc.) et proviennent du site lui-même ou d’espaces situés dans un rayon proche.
« Et conformément à la dynamique actuelle de l’économie circulaire, nous récupérons des matériaux issus de chantiers de rénovation ou de démolition auprès d’entreprises locales, tandis que des agriculteurs nous donnent des pierres des champs, comme cela se faisait au Moyen Âge », indique Valéry Ossent.
La transmission au cœur du projet
Alain Iviglia, à la tête de TMH, une entreprise de la région bordelaise spécialisée dans la restauration de monuments historiques, accompagne ce projet depuis le début. Son aide se traduit par du prêt de matériel, de la fourniture de matériaux ou encore par des conseils techniques.
« Ce chantier médiéval mérite d’être mis en lumière car il est vertueux à maints égards. Il véhicule de la passion et de l’envie, il permet la transmission de savoir-faire anciens, tout en offrant une vitrine pour recruter dans le bâtiment, explique l’entrepreneur. Quand un jeune, après avoir visité le chantier, s’inscrit dans un lycée professionnel pour devenir tailleur de pierre, comme cela est arrivé récemment, c’est que nous avons gagné ! » La transmission est, en effet, au cœur du projet.
Elle est assurée par l’apprentissage, la formation et l’insertion professionnelle. « Ce chantier, c’est aussi un projet d’insertion destiné à accueillir un public fragile – jeunes en difficulté, adultes handicapés, chômeurs de longue durée. Ils viennent apprendre les gestes et le travail collectif pour retrouver confiance », confirme Valéry Ossent. C’est la raison pour laquelle le projet a bénéficié d’une subvention de la Fondation FFB.
Alors longue vie à ce rêve éveillé !

Une aventure collective
Au-delà de la prouesse technique, consistant à travailler sans autre énergie qu’humaine et avec des outils d’époque, ce chantier se caractérise également par une communauté de passionnés animés par le feu du patrimoine. Et à chantier exceptionnel, organisation inédite. À la maîtrise d’ouvrage, on trouve l’association La Fabrique de Guyenne, présidée par Valéry Ossent.
La structure, adhérente de la FFB, emploie cinq salariés dont un conducteur de chantier. « En réalité, nous sommes maître d’ouvrage autoconstructeur, une singularité qui n’a pas empêché un porteur de risque de couvrir notre responsabilité civile », relève l’ingénieur. Pour garantir la rigueur du projet, l’équipe associative s’est entourée de professionnels du patrimoine et de la culture. Côté maîtrise d’œuvre, il y a un architecte du patrimoine qui peut compter sur un conseil scientifique réunissant des historiens, des chercheurs et des scientifiques – la plupart ayant œuvré sur le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris.
Un appui qui devrait s’avérer utile quand il s’agira de dessiner les plans du futur édifice gothique d’une trentaine de mètres. Sans oublier les quelque 150 bénévoles qui participent au projet. Pour fonctionner, le chantier médiéval compte concrètement sur la contribution de ces bénévoles, le mécénat, les subventions, outre les droits d’entrée des visites.
Situé à La Lande-de-Fronsac, à vingt minutes au nord deBordeaux, le chantier médiéval de Guyenne est ouvert au public toute l’année. Pour connaître les horaires : https://guyenne-medieval.com/projet
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