Chapes fluides : à chaque chantier son procédé

Joyau du patrimoine industriel alsacien, la Manufacture des tabacs de Strasbourg a fait peau neuve. Pour la rénovation des sols, l’utilisation d’une chape anhydrite a été la réponse idéale pour ce bâtiment ancien en cœur de ville. Michael Berger, chapiste et carreleur, en explique les raisons.

9:1221/03/2023
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Bâtimétiers Numéro 70 | mars 2023

Classée monument historique depuis 2016, la Manufacture des tabacs de Strasbourg connaît une nouvelle jeunesse. Elle mêle désormais activité économique innovante portée par des start-up, lieux de formation, de recherche et d’expérimentation, et animation urbaine. Pour cet ERP aux supports anciens de différentes natures, dont certains ont été démolis, « l’idée première de l’architecte était d’utiliser de la laine de roche en 140 mm », se souvient Michael Berger, à la tête de la SARL Michel Berger basée à Sundhouse (Bas-Rhin), spécialisée dans la pose de chape et de carrelage. Cette isolation des planchers entraînait une charge rapportée et une réservation trop importantes. Mais, réglementation incendie oblige, une solution coupe-feu s’imposait. L’isolation a été maintenue « en épaisseur réduite de 20 à 30 mm. Pour les planchers bois qui ont été conservés, une mousse polyuréthane projetée a été appliquée pour remonter les niveaux à la hauteur attendue, sans alourdir la structure. »

 

Cette recherche de gain de poids a aussi conditionné le choix de la chape. « Avec une chape anhydrite légère, d’épaisseur maximale de 30 mm, il a été possible d’intégrer la mousse polyuréthane projetée et une sous-couche acoustique mince », continue le chef d’entreprise, qui analyse chaque chantier en amont pour proposer des solutions optimisées : « Le chapiste doit considérer la destination des locaux, les types de revêtement, le classement UPEC, les épaisseurs des solutions appliquées, ainsi que les temps de séchage. » À la Manufacture des tabacs de Strasbourg, avec ses 2 400 m2 de planchers sur six étages traités par tranches, la chape anhydrite a aussi répondu à la contrainte d’intervention en milieu urbain. « Nous sommes restés peu de temps sur site grâce à la rapidité d’exécution. De plus, comme nous avions des sols souples à coller, la surface lisse et la planéité de la chape anhydrite ont facilité les étapes de ragréage et de préparation avant la pose du revêtement. »

 

L’artisan alsacien à la double casquette de carreleur et de chapiste travaille avec des produits différents, pour s’adapter aux contraintes telles que la nature du plancher chauffant ou le délai de recouvrement. « Selon le procédé choisi, il faut prévoir les fractionnements éventuels tels que spécifiés dans les textes de mise en œuvre, et le carreleur doit suivre les joints de fractionnement de la chape. De plus, sur chaque chantier, nous contrôlons l’absence de pellicule de surface ou de laitance sur la chape durcie », explique Michael Berger. Ses équipes appliquent systématiquement une affichette papier une fois leur lot fini : « Elle indique le protocole à suivre quant à la ventilation des locaux, à quel moment chauffer, le type de chape, sa date de coulage, son épaisseur, etc. », précise-t-il.

 

Afin de faciliter l’identification des chapes anhydrites sur les chantiers, il avait été imaginé de « pucer » ou d’estampiller d’un code-barres ces chapes fluides, mais avec les nouvelles Règles professionnelles, la mise en place d’un dispositif de traçabilité pérenne devient indispensable. « Nous testons actuellement une application qui permet de renseigner les informations minimales pour assurer cette traçabilité. L’intérêt est notable, tant pour les chapistes que pour les lots suivants, qui auront accès aux données essentielles pour la pose du revêtement », précise l’artisan.

 

Sans oublier une autre nouveauté dans le monde de la chape fluide : « Désormais, il est primordial d’utiliser des procédés bénéficiant de certificats QB 46 délivrés par le CSTB. C’est un gage de qualité et une condition pour être assuré en technique courante », conclut Michael Berger, qui coule pas moins de 50 000 m2 de chapes par an.

 

Le chapiste doit considérer la destination des locaux, les types de revêtement, le classement UPEC, les épaisseurs des solutions appliquées, ainsi que les temps de séchage. 

Michael Berger, dirigeant de la SARL Michel Berger, à Sundhouse (Bas-Rhin).

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