MOF : une voie d'excellence pour les plâtriers

Covid oblige, les épreuves qualificatives de plâtriers du prestigieux concours « Un des meilleurs ouvriers de France » (MOF), vitrine de l’excellence des savoir-faire, ont dû être reportées. Pour autant, les candidats ont été plus nombreux à s’inscrire dans la quasi-totalité des métiers représentés en dépit d’une longue attente.
14:0824/03/2022
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Bâtimétiers Numéro 66 | Mars 2022

C’est dépité que Philippe Moreau, conseiller formation « Filière des métiers de la finition » au CCCA-BTP et président de classe, concède : « Avec la nouvelle vague de Covid fin 2021, il a été impossible d’organiser les épreuves qualificatives pour le concours “Un des meilleurs ouvriers de France”. » Certes, ce report a pesé sur les candidats qui se préparent depuis 2019. Mais leur motivation ne s’est pas tarie. « Si la préparation représente beaucoup d’énergie et d’investissement personnel, ils ont tous attendu avec patience », continue Philippe Moreau. Alors que les éditions précédentes pour le titre de MOF pouvaient présenter moins de dix concurrents, « six staffeurs ou staffeurs ornemanistes, deux stucateurs, trois sculpteurs praticiens, un plâtrier gypsier, et six candidats pour la plâtrerie sèche composent cette équipe de plâtriers », précise Jean-Luc Marion, président du Groupement des Staffeurs et vice-président de l’UMPI-FFB. Un effectif d’autant plus notable que les staffeurs poseurs, mouleurs statuaires et sculpteurs restaurateurs ne sont pas représentés. « Ces disciplines de niche ont statistiquement moins de chances d’avoir des candidats. Pour autant, ce bel effectif laisse à penser qu’il existe un attrait nouveau pour les métiers de la plâtrerie. » Et la raison se logerait derrière ces vitrines de l’excellence qui savent les porter.

 

L’effet WorldSkills n’est pas anodin. « Le relais médiatique de ces Olympiades des métiers est supérieur à la moyenne. Il aide à mieux diffuser les savoir-faire de la plâtrerie dans les centres de formation des apprentis, auprès des fédérations, des écoles, des collèges, etc. », explique Jean-Luc Marion. « Comme pour les épreuves qualificatives des MOF qui, elles, sont diplômantes, donner l’opportunité au public de voir l’excellence de ces compétences crée un engouement », abonde Philippe Moreau. D’ailleurs, la filière des métiers du plâtre compte bien surfer sur l’aura des WorldSkills : « La renaissance des Olympiades des métiers et leur forte présence en France dans les années à venir vont nous servir de support pour prolonger l’effet MOF, dont le prestige reste un peu confidentiel dans nos métiers », concède Jean-Luc Marion en citant l’exemple opposé des cuisiniers ou pâtissiers à forte médiatisation. « Nous aussi avons besoin de supports pour décrire la réalité de nos métiers avec leur complexité, mais aussi leur valorisation et leur rémunération », continue le vice-président de l’UMPI-FFB – laquelle accompagne les candidats déjà engagés sur la voie professionnelle dans la préparation des concours MOF ou MAF (« Un des meilleurs apprentis de France »). « Le Comité d’organisation des expositions du travail, en charge de ces concours, et l’Éducation nationale ont peu de moyens à mettre à la disposition des candidats. Nous apportons donc un soutien moral et même financier pour certains d’entre eux », ajoute-t-il.

 

Et pour cause. Ces candidats au statut de MOF « acquièrent des compétences d’exception, prisées dans les entreprises, reprend Philippe Moreau. Or, encore plus aujourd’hui qu’hier, certains de ces métiers sont en tension, à l’exemple de la gypserie. Si les MOF n’existaient plus, ces savoir-faire auxquels nombre de personnes sont attachées pourraient disparaître. Ces épreuves qualificatives répondent à de réels besoins ». Qu’il s’agisse de staff, de stuc, de plâtrerie-gypserie ou de plâtrerie sèche, « les titres des MOF sont en phase avec les qualifications dont les entreprises peuvent se prévaloir auprès de leurs clients. Les épreuves de ce concours tiennent compte de la réalité des outils et des produits d’aujourd’hui, ainsi que des attentes de nos maîtres d’ouvrage, appuie le vice-président de l’UMPI-FFB. Les mutations de nos métiers, comme les évolutions des plaques de plâtre ou des accessoires en plâtrerie sèche, ont été intégrées dans le concours, que ce soit d’un point de vue sanitaire, d’hygiène, de confort au travail ou écologique ».

 

En plus de préserver les savoir-faire d’hier, cette vitrine de l’excellence prépare à ceux de demain.

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