Halle du marché de Clamart : de l'aluminium Art déco sur les toits

Pour cette construction qui a posé son architecture emblématique dans le style Baltard face sur la place Aimé-Césaire à Clamart (Hauts-de-Seine), l’aluminium a été préféré au cuivre pour matérialiser sa toiture arrondie. Un choix qui pourrait bien conquérir les toits comme les façades de nombreux bâtiments franciliens.
9:4115/09/2025
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Bâtimétiers Numéro 80 | septembre 2025

À Clamart, un nouveau quartier continue de se dessiner : celui du Grand-Canal inauguré fin septembre 2023 et, depuis, certifié HQE Aména­gement durable. Composé de logements, de commerces et d’espaces publics, il reconfigure l’entrée de ville. Face à la place Aimé-Césaire, une halle du marché peaufine ses derniers atours.

 

Elle se destine à accueillir une dizaine d’étals sur une superficie de 400 m2. Sa construction a démarré en 2024 pour une livraison programmée courant 2025. Ce bâtiment allie une structure métallique légère et élégante à une majestueuse verrière faisant revivre le si parisien style Baltard.

 

Comme l’explique l’agence d’architecture du projet, ADUA basée à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), l’esprit des années 1930 souffle sur cette halle, et jusqu’aux moindres détails de décorations intérieures. Ainsi, elle résonne en harmonie avec l’environnement néo-Art déco qui caractérise le quartier Grand-Canal, tout en expérimentant une nouvelle solution technique sur sa typique toiture bombée.


Aux manettes de ce lot, Thomas Lesne, dirigeant de Toiture Parisienne, à Paris (ixe arrondissement), précise : « Pour réaliser cette couverture à joint debout de 400 m2, l’aluminium a été préféré au cuivre. C’est exactement le même procédé technique en matière d’assemblage des feuilles et de façonnage, ainsi que les mêmes règles de l’art. Nous bénéficions donc de la performance d’une technique courante avec un aluminium qui imite de surcroît le cuivre préverdi à la perfection. » 

Cette finition est obtenue par un traitement réalisé directement en usine : le revêtement couleur – ici vert-de-gris – est appliqué et cuit en plusieurs étapes selon le procédé de coil coating. Résultat : la couche de peinture, façonnable, affiche une grande résistance aux intempéries. « Ce matériau fabriqué par une entreprise autrichienne se développe beaucoup en France parce qu’il est léger, ce qui présente un intérêt en matière de reprise de charge sur les structures.

 

Mais surtout, c’est une nouvelle alternative très économique face au cuivre et au zinc avec un grand choix en traitements de surface. Et elle répond à l’esthétique voulue sur les bâtiments parisiens », révèle le couvreur.

Seul point de vigilance : « L’aluminium se dilate. Il faut donc intégrer ce paramètre lors de la conception de toiture, poursuit Thomas Lesne. Néanmoins, ce n’est pas une difficulté particulière et, si nous avions déjà réalisé des couvertures avec ce matériau pour de plus petites surfaces, nous allons être amenés à l’utiliser plus souvent. Nous allons la proposer en alternative économique », et pas uniquement en toiture. Car le couvreur parisien vise un autre marché : celui de la surélévation.

 

« C’est un sujet important en Île-de-France. Sur le bâtiment qui conserve son architecture traditionnelle, les étages supplémentaires présentent en général un traitement plus contemporain. Plus massifs, ils viennent ajouter une hauteur de boîte en retrait du mur de façade qui crée un balcon plus généreux », développe Thomas Lesne. Pour que ces surélévations se fondent néanmoins dans les codes architecturaux de la capitale, « nous les concevons aux couleurs parisiennes, soit des nuances de gris plus ou moins sombres. Sachant qu’aujourd’hui, face au réchauffement climatique, nous sommes de plus en plus sollicités pour des teintes claires afin de réfléchir les rayons du soleil.

 

Or, que ce soit pour éviter de faire monter la température en façade ou pour se marier avec les teintes parisiennes, cette solution en aluminium peint est proposée dans de nombreuses nuances qui viennent concurrencer le zinc », et le cuivre vert-de-gris, à l’image de cette toiture bombée pour la nouvelle halle du marché de Clamart qui n’a pas fini de se faire remarquer.

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