Travaux en toiture : mieux anticiper les protections en rives de couverture

La sécurisation des rives de toiture est essentielle pour l’activité des couvreurs, mais les solutions pratiques sont parfois mal connues et peu mises en œuvre. Pour améliorer la prévention et diffuser les bonnes pratiques, un guide dédié à la protection des rives a été élaboré par l’UMGCCP-FFB en collaboration avec l’OPPBTP.
9:4015/09/2025
Rédigé par
revue
Retrouvez ce dossier dans notre revue Bâtimétiers
Bâtimétiers Numéro 80 | septembre 2025

Travailler en rive de couverture, c’est souvent être au bord du vide. Or, sur de nombreux chantiers de rénovation, les protections collectives manquent à l’appel. Quand un échafaudage périphérique peut être installé, la question ne se pose pas.

 

Mais, dans bien des cas, les entreprises n’ont pas connaissance des systèmes adaptés aux configurations rencontrées : accès difficile en centre-ville, impossibilité d’ancrage, mitoyenneté… Résultat : faute d’alternative identifiée, les couvreurs s’en remettent aux équipements de protection individuelle (EPI), comme le harnais et la longe. Une solution par défaut, loin d’être idéale du point de vue de la prévention.

 

Pour répondre à cet état de fait, un groupe de travail piloté par l’UMGCCP-FFB et l’OPPBTP s’est appuyé sur une étude de terrain et l’expertise d’industriels pour formaliser une méthode d’analyse et produire un guide opérationnel à destination des professionnels (voir encadré). Au cœur de cette méthode : une approche « en entonnoir » fondée sur quatre critères successifs permettant d’identifier la solution de protection la plus adaptée.

 

Le premier critère, fondamental, est celui de l’accessibilité à la rive. En milieu urbain dense, il est fréquent que l’on ne puisse pas accéder au pied du bâtiment, en raison de la mitoyenneté, d’une véranda ou d’un terrain inadapté à la pose d’un échafaudage de pied. C’est dans ces cas qu’il faut envisager d’autres dispositifs. Vient ensuite la question du type de rive. Est-elle en débord ou contre le mur ?

 

Ce paramètre détermine les possibilités d’ancrage. Une rive en débord, par exemple, permet parfois de se reprendre sur des éléments de charpente, mais peut aussi gêner la pose d’un échafaudage si elle dépasse trop. À l’inverse, une rive contre mur nécessitera des systèmes qui s’appuient sur la façade ou sur des consoles. Troisième critère : le type de support disponible. S’agit-il d’un mur porteur maçonné ? d’un mur en ossature bois ?

 

La nature du support influe directement sur le choix de fixation, qui constitue le quatrième et dernier critère. Certaines solutions imposent un scellement, d’autres une reprise mécanique. Sur des bâtiments anciens – en pierre de taille ou en meulière, par exemple – ou sur des isolants extérieurs, il est souvent impensable de percer la façade. Dans ce cas, seule une reprise sur charpente peut être envisagée.

 

Dans la grande majorité des cas, quel que soit le système retenu, le principe reste le même : l’ancrage sert de support à des potelets sur lesquels viennent se fixer les garde-corps. Ce sont donc les systèmes de fixation des potelets qui varient selon les configurations, plus que les dispositifs eux-mêmes. Certains équipements ont même été conçus pour être réutilisables dans différentes configurations, notamment à l’égout, ce qui permet de lisser leur coût sur plusieurs chantiers.

Un guide pratique à destination des couvreurs

L’UMGCCP-FFB et l’OPPBTP ont rédigé un guide pratique de choix des protections des rives en couverture. Ce document, dont la publication est attendue au second semestre, vise à outiller les couvreurs pour leurs interventions en rénovation. Il se présente comme un outil d’aide à la décision fondé sur des critères techniques simples, avec des cas concrets illustrés. Pensé pour être utilisé dès la phase de préparation, il s’adresse aussi bien aux chefs de chantier qu’aux chefs d’entreprise.

Pour contacter facilement votre fédération et accéder aux prochaines réunions
Vous n'êtes pas adhérent et vous cherchez une information ?