Construite en 1966 dans un quartier historique de Bordeaux (Gironde), comptant un total de 129 logements, la résidence des Chartrons souffrait de maux récurrents qui touchent les bâtiments d’habitation collectifs des années 1960 : une isolation insuffisante, à l’origine de performances énergétiques médiocres qui généraient pour les résidents un ressenti de froid en hiver, malgré des consommations énergétiques élevées, et de « bouilloire thermique » en été.
Pour remédier à la situation, l’architecte Philippe Sanchez, mandaté par le syndicat de copropriété, a fait appel à un bureau d’études thermiques, qui a conclu à la nécessité de réaliser une isolation thermique par l’extérieur des bâtiments. L’opération, qui a duré neuf mois et s’est achevée en novembre 2024, a consisté à isoler les 6 000 m2 de façades des cinq bâtiments, dont le plus élevé compte onze étages, avec pour objectifs d’améliorer le diagnostic de performance énergétique (DPE) d’au moins 35 %, d’améliorer le confort des résidents et de valoriser le patrimoine bâti grâce à la rénovation des façades.
« Pour réaliser cette ITE, le maître d’ouvrage a fait le choix de mettre en œuvre un isolant en laine de verre, le seul sur le marché dans ce matériau à être adapté à l’isolation phonique et thermique par l’extérieur sous enduit, explique Karl Sanier, le dirigeant de Davitec, l’entreprise bordelaise spécialisée dans les métiers de l’ITE, de la peinture et du revêtement de façade qui a réalisé les travaux. Ce matériau a l’avantage d’être de 30 à 50 % plus léger que son équivalent en laine de roche avec les mêmes performances thermiques. »
Si le résultat est le même pour le client, les compagnons ont pu charger davantage de matériaux à chaque rotation sur l’ascenseur de chantier, et les opérations de manutention, découpe et fixation ont été plus aisées et plus rapides, ce qui permet à Davitec de poursuivre ses objectifs en faveur du confort de travail et de lutte contre les troubles musculo-squelettiques de ses salariés.
Le système mis en œuvre, sous Avis technique, consiste à appliquer un enduit sur la façade, qu’on laisse sécher pendant vingt-quatre heures, au travers duquel on vient fixer l’isolant à l’aide de chevilles métalliques dans la façade. Une deuxième couche d’enduit est réalisée sur l’isolant, dans laquelle est prise une trame de verre quand il est encore frais, recouverte à son tour d’une nouvelle couche d’enduit permettant de la noyer. On applique pour finir sur cet enduit une peinture de finition, en l’occurrence talochée pour la résidence des Chartrons. « L’épaisseur de l’isolant a varié de 200 à 160 mm selon les endroits, précise le chef d’entreprise, car les façades étaient recouvertes de modénatures, ce qui a généré de nombreuses découpes, auxquelles le matériau se prête très bien, pour arriver à des façades homogènes. »
À l’issue du chantier, les objectifs recherchés ont été atteints : l’isolation des bâtiments a permis un gain énergétique de 37,5 à 43,8 % selon les bâtiments, et le DPE est passé de E et F à, respectivement, C et D. Fabriqué à partir de 76 % de verre recyclé et entièrement recyclable, l’isolant mis en œuvre bénéficie d’une certification Acermi et d’un classement de réaction au feu A2-s1-d0, correspondant aux exigences de l’instruction technique IT249. Depuis cette opération, les résidents profitent d’une réduction de leurs charges liées au chauffage et d’une amélioration de leur confort thermique et acoustique, tandis que le patrimoine de la copropriété se trouve valorisé grâce à la rénovation des façades.
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