Construit en 1990, cet IGH (immeuble de grande hauteur) de vingt-neuf niveaux fait l’objet d’une revalorisation ambitieuse. La structure est en effet transformée pour permettre une réécriture complète des façades et une ouverture maximale à la lumière jouant sur les angles, les décrochements, les effets de creux et de rythme. La structure en voile béton est ainsi transformée en poteaux-poutres, avec des façades en creux, des jeux de volumes et un traitement différencié selon les orientations. La façade devient ici l’élément central de la revalorisation architecturale, thermique et acoustique de la tour.
Pour répondre à ce défi majeur, les architectes ont collaboré avec l’entreprise Goyer, spécialisée dans les façades complexes. « Nous avons affaire à un double chantier complexe, explique David Labardin, directeur général du groupe Goyer. D’un côté, un chantier de blocs panneaux posés par étage, et de l’autre, un chantier très technique avec des éléments tôlés de grandes dimensions et de formes atypiques habillant la structure existante, sans oublier les murs-rideaux du rez-de-chaussée avec des vitrages de grande hauteur nécessitant une mise en œuvre spéciale. »
Le parti pris architectural de l’ouvrage repose en effet sur une façade continue vitrée intégrant des brise-soleils extérieurs. Cette solution allie esthétisme, confort et performance énergétique grâce à un vitrage haute performance, une isolation renforcée et une orientation optimisée. La pose des façades sera conduite à la fois depuis l’intérieur et depuis l’extérieur à l’aide de bi-mâts, selon un phasage rigoureux en coordination avec les autres corps d’état.
Réaliser une opération de cette ampleur représente un défi logistique majeur. Pour garantir la sécurité et limiter les nuisances pour les riverains, l’opération a été longuement planifiée : prototypage et essais des différents modules en atelier, phase de préparation de chantier, puis pose séquencée des façades sur site début 2025. La préfabrication et la pose en éléments préassemblés permettent en effet de réduire la durée d’intervention et d’optimiser la mise en œuvre. Le projet s’inscrit ainsi pleinement dans la dynamique d’une filière engagée dans une transition énergétique et environnementale concrète et innovante.