Un groupe de réflexion a donc été créé il y a quelques années, rassemblant l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP), l’Union des métiers du plâtre et de l’isolation ainsi que plusieurs fabricants regroupés au sein du Syndicat national de fabricants d’échelles et marchepieds. S’inspirant des plateformes sécurisées conçues pour la mise en rayon de marchandises dans les jardineries et grandes surfaces, le groupe de travail a élaboré un cahier des charges spécifique à la filière des métiers du plâtre, de l’isolation, des plafistes et staffeurs.
Yannick Hervé, dirigeant de SAPI Cloisons Isolation, a participé à son élaboration : « La problématique est assez ancienne, puisque l’interdiction de l’escabeau pour le travail en hauteur remonte à 1975. L’échafaudage est une solution qui peut s’avérer peu adaptée dans de petits espaces. Nous avons recommandée une solution légère, qui peut se manipuler seul et être transportée dans un petit utilitaire. » Une attention particulière a été portée à la géométrie de la plateforme, qui doit « permettre d’être proche du parement, en évitant un déport trop important lorsque l’on installe de l’isolant ou que l’on visse une plaque de plâtre », précise-t-il.
Ce cahier des charges a constitué une base de travail pour la création d’un projet de norme expérimentale au sein du Bureau de normalisation des techniques et équipements de la construction du bâtiment (BNTEC). La normalisation est la voie privilégiée par l’UMPI-FFB, en raison d’une réglementation actuelle complexe à modifier.
Dernière étape du processus, faire tester en conditions réelles les futurs prototypes. L’échéance a été fixée à la fin de l’année 2025. « L’obtention de cette norme expérimentale permettra aux fabricants de débloquer les investissements nécessaires pour industrialiser la fabrication », assure Yannick Hervé. Qui explique que cette innovation est facilement transposable aux besoins d’autres métiers, tels que les peintres ou les électriciens.
Une demande de financement a été soumise au Programme recherche développement métier de la FFB. L’aboutissement de ce projet de norme est souhaité par l’ensemble de la profession, qui place beaucoup d'espoir dans cette solution adaptée jusqu’alors inexistante.